Riche d'écosystèmes variés, le continent européen sert de refuge à de nombreuses et parfois surprenantes espèces animales, des baleines bleues des Açores aux macaques de Barbarie en passant par les renards roux de Londres.

Entre cimes enneigées, vastes plateaux et reliefs escarpés, les montagnes d’Europe offrent des paysages variés aux conditions parfois extrêmes, qui abritent une faune dotée d’une fascinante capacité d’adaptation. Sur les hauteurs de Norvège, les bœufs musqués, imposants mammifères à l’allure préhistorique, bravent les vents violents et les températures glaciales pour survivre. Dans les Alpes, les chamois se livrent à des affrontements acharnés, sous la menace permanente des majestueux aigles royaux qui dominent le ciel. Bien plus au sud, sur le rocher de Gibraltar, une colonie de macaques de Barbarie évolue en totale liberté dans la partie la plus ensoleillée de l'Europe.

Des côtes glacées de l’océan Atlantique aux plages de Méditerranée, les bords de mer du continent européen dévoilent une immense palette de paysages aux conditions parfois extrêmes. Près du cercle polaire, une femelle ours blanc part chasser le phoque pour subvenir aux besoins de ses petits, alors que le réchauffement climatique lui complique chaque jour un peu plus la tâche. Sur les côtes irlandaises, des milliards de petits organismes présents dans l’eau diffusent une lumière stupéfiante. En Camargue, les flamants roses et leurs petits pataugent dans des lacs salins de la même couleur que leurs plumes, formant un tableau saisissant. Dans les fjords norvégiens, des orques chassent jusqu’à la surface de l’eau des bancs entiers de harengs, assommant les poissons à coups de queue pour les manger.

Entourées de mythes et de légendes, les forêts d’Europe regorgent de richesses insoupçonnées, de la taïga aux forêts de nuages. Tout au nord du continent, chouettes lapones, ours bruns et loups se battent pour trouver de la nourriture dans les paysages enneigés. À l’extrême opposé, les forêts de la péninsule ibérique souffrent de la sécheresse et des feux. Mais malgré les incendies, la nature calcinée attire de nouvelles espèces, notamment des genettes, petits mammifères nocturnes. Quant aux vastes forêts primaires de l’est de l’Europe, elles abritent le plus grand mammifère terrestre du continent : le bison.

Des marais d’Estonie aux cascades des lacs de Plitvice, en Croatie, les zones aquatiques du continent européen façonnent d’étonnants paysages habités par une faune diverse. En France, à Albi, d'énormes silures remontent à la surface du Tarn pour chasser des pigeons, une scène rarement vue. Dans le delta du Danube, en Roumanie, les pélicans laissent aux cormorans le soin d’attraper les proies, avant de récupérer le butin sans vergogne. En Islande et en Belgique, les castors agissent comme de véritables architectes de la nature, métamorphosant le lit des rivières. Au-dessus de la Tisza, en Hongrie, des insectes éphémères, qui ne vivent que quelques heures, affluent par millions le jour de leur reproduction pour disparaître le soir même.

Si les paysages sauvages d’Europe abritent une faune passionnante, les villes ne sont pas en reste. Paris abrite ainsi des millions de rats qui, contrairement aux préjugés, contribuent à la propreté de la ville en se nourrissant de déchets. Dans une petite commune d’Europe de l’Est, la couleuvre tessellée, un serpent inoffensif, fait partie de l’écosystème urbain, impressionnant les passants par ses techniques de chasse élaborées. Dans les Alpes italiennes, des bouquetins escaladent les parois d’un vertigineux barrage pour lécher les traces de sel. À Mafra, au Portugal, des chauves-souris ont élu domicile dans une bibliothèque pour le plus grand bonheur des employés : après être restés cachés durant la journée, les petits mammifères volants sortent la nuit pour se délecter des insectes, qui risqueraient d’abîmer les livres.