La fin de la Grande Guerre laisse l'Allemagne au bord du chaos. En 1918, tandis qu'abdique l'empereur Guillaume II, un gouvernement social-démocrate s'installe à Berlin. Les soldats de retour du front, parmi lesquels un certain Adolf Hitler, ont le sentiment que le traité de paix de Versailles, signé en 1919, impose des réparations trop importantes à l'Allemagne. Un certain nombre d'entre eux estiment que les problèmes de l'Allemagne proviennent des Juifs et des marxistes. C'est dans ce contexte qu'Adolf Hitler infiltre un petit parti antisémite fondé par un serrurier et un journaliste, le parti ouvrier allemand, en devient le dirigeant et le transforme, en juillet 1921, en NSDAP, Parti national-socialiste ouvrier allemand, dit parti «nazi».

Hitler bénéficie en Bavière de la mansuétude des juges et des tribunaux après le putsch raté du 9 novembre 1923. Il n'est incarcéré que neuf mois dans la prison de Landsberg, près de Munich, où il peut recevoir ses partisans et dicter «Mein Kampf» à son fidèle secrétaire Rudolf Hess. Dès le 25 février 1925, cet orateur charismatique peut refonder son parti et le reprendre en main, de manière à le rendre respectable et accroître son influence auprès de la population.

Les effets du krach de Wall Street en octobre 1929, se font rapidement sentir en Allemagne. L'économie plonge dans une grande dépression, des usines ferment et 4,5 millions de travailleurs sont au chômage en 1930. Aux élections de septembre cette année-là, le désenchantement favorise les partis extrémistes. Le parti nazi, qui n'avait recueilli que 2,6 % des voix en 1928, recueille cette fois 18,3 % des suffrages et obtient 107 députés, devenant la deuxième plus grande formation politique du pays. Aux élections législatives du 31 juillet 1932, le parti nazi rafle la mise et obtient 37,4 % des suffrages avec 230 sièges de députés, ce qui fait de lui le parti le plus puissant du parlement.

Dès sa nomination au poste de chancelier par le président Hindenburg, le 30 janvier 1933, Adolf Hitler commence à poser les fondements de l'Etat nazi. Le décret du 28 février 1933, adopté au lendemain de l'incendie du Reichstag, permet la suspension de droits civils élémentaires. Les adversaires politiques, et particulièrement les membres du Parti communiste et du Parti social-démocrate, sont rapidement éliminés. Avant la mi-juillet, le Parti nazi se retrouvait le seul parti politique encore autorisé en Allemagne. Pour relancer l'économie, Adolf Hitler lance un grand plan de construction d'autoroutes, qui procure du travail à de nombreux Allemands. Le pays sort peu à peu de la crise. Le nazisme imprègne peu à peu tous les aspects de la vie des Allemands.

Le 5 novembre 1937, Hitler expose le plan d'expansion territoriale dont il rêve depuis près de vingt ans. Première étape : unifier les peuples de langue allemande et intégrer, dès 1938, l'Autriche et les Sudètes au sein de l'Allemagne. Deuxième étape : s'emparer de territoires de l'Est de l'Europe, et plus précisément la Pologne, l'Ukraine et la Russie, pour que les citoyens allemands disposent d'un «espace vital» suffisant. Un certain nombre de généraux allemands ne partagent pas l'enthousiasme de Hitler, estimant que les forces militaires ne sont pas préparées à une guerre qui pourrait s'avérer suicidaire. Leur démission forcée laisse les mains libres au dictateur.

Le 22 juin 1941, les troupes de la Wehrmacht envahissent l'Union soviétique sans déclaration de guerre préalable. Les envahisseurs capturent en quelques semaines 600 000 soldats soviétiques. L'armée soviétique est au bord de la déroute et la victoire semble inéluctable pour Hitler. Mais le répit est de courte durée : l'armée allemande finira par s'enliser au coeur du redoutable hiver russe à la fin de cette même année.

Le Führer n'a jamais caché sa haine des Juifs. Dans «Mein Kampf», l'ouvrage antisémite qu'il a écrit pendant son année de prison en 1923, Adolf Hitler aborde point par point ce qu'il mettra en place une fois arrivé au pouvoir, de la conquête de l'espace vital à l'extermination des Juifs. Lorsqu'il parvient au pouvoir en 1933, il met peu à peu les Juifs à l'écart en promulguant des lois d'exclusion. Il s'appuie sur le travail de propagande de Joseph Goebbels pour manipuler l'opinion publique et renforcer l'antisémitisme du peuple allemand au fil des années. Puis, en 1939, un discret programme d'euthanasie des enfants handicapés physiques et mentaux permet de tester les réactions des Allemands et de mettre au point le projet de la Solution finale, qui permettrait d'ouvrir la voie à une «race allemande» pure, libérée des Juifs.

Après avoir échappé à plusieurs complots et tentatives d'assassinat, Adolf Hitler finit par sombrer peu à peu dans une inquiétante paranoïa délirante.

Au lendemain de la déclaration de guerre du président Roosevelt contre le Japon, Adolf Hitler ouvre à son tour les hostilités contre les Etats-Unis, sans obtenir le soutien des Japonais. Il s'agit d'une de ses pires erreurs stratégiques. Alors que l'avancée des soldats de la Wehrmacht sur le territoire soviétique a été stoppée en raison de la rudesse de l'hiver russe, les Alliés organisent une vaste contre-offensive en 1942. Le 9 novembre, ils débarquent en Afrique du Nord, sous souveraineté française.

Au printemps 1945, alors que la fin du IIIe Reich est imminente, les soldats alliés constatent l'horreur des crimes commis par Hitler et son gouvernement et, surtout, le génocide des juifs. Ils libèrent les prisonniers des camps de concentration, souvent dans un état désespéré, parmi lesquels de très jeunes enfants, et découvrent de nombreux charniers. Soucieux que de telles atrocités ne se reproduisent jamais et parce qu'il paraît évident que de nombreux Allemands y ont participé, les Alliés entament rapidement la dénazification de l'Allemagne.