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Les Shadoks

Enero. 01,2000  8

Distributeur: Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF)

Sinopsis: La série relate les différentes histoires et mésaventures des Shadoks, des êtres anthropomorphes aux apparences d'oiseaux (à ce jour, toujours non identifiés) rondouillards possédant de longues pattes et de petites ailes ridicules. Les Shadoks ont pour opposés les Gibis, personnages intellectuellement supérieurs, qui par pitié, aident les Shadoks qui ne représentent pour eux aucune menace réelle. Les Gibis sont coiffés d'un chapeau melon qui leur permet de réfléchir aux problèmes en horde, de communiquer et de se moquer des inventions des Shadoks. Les Shadoks possèdent pour tout vocabulaire quatre mots monosyllabiques : « Ga, Bu, Zo, Meu ». Ces mots servent aussi de chiffres pour compter (base 4). Les Shadoks sont excessivement méchants et idiots. Ils construisent des machines improbables qui ne fonctionnent pas, le plus souvent sous l'impulsion du Professeur Shadoko. La liste de ses inventions est longue. La plus emblématique d'entre elle reste la Cosmopompe destinée à pomper le cosmogol 999, allusion à la propulsion à propergol solide des Gibis (série BU). D'autres machines suivront comme la machine à pilules, qui manquera de leur coûter la vie dans la série ZO.
8

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Saison 4 : 2000

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52 Épisode
Épisode1    Épisode 1
January. 01,2000

Ouh là, ouh là là. Eh bien ça commence bien… Je dirais même plus, ça commence mal… Voyez-moi cette planète… Voyez-moi ces bêtes non ? Ces, ces machins, ridicules… C’est pas avec ça, vous en conviendrez, qu’on peut faire un feuilleton sérieux non ? Alors chers spectateurs, attendez-vous au pire… Oui cette histoire commence très mal, car ce jour-là vient de débarquer sur la planète un animal redoutable à l’œil glauque, aux doigts crochus, au souffle fétide, la peur… suivie de ses petites sœurs, l’angoisse, l’effroi, la frayeur, la panique, l’épouvante, la terreur, en un mot la pétoche… Les pattes d’abord sont attaquées, c’est la peur au pied, d’escampette, après c’est la peur bleue et la blanche et la verte, les foies si vous préférez, et puis c’est la tremblote, les chocottes, la pauvre bête récupérait tant bien que mal ses morceaux ou ce qu’il en restait, ses ustensiles et ses batteries de cuisine et fuyait, fuyait, fuyait se cacher dans le moindre trou, le moindre interstice pour échapper à la terrible catastrophe qui les menace. Mais à peine étaient-ils dans un trou que déjà, ils avaient repeur que le trou se rétrécisse, les engloutisse et ils refuyaient vers d’autres trous, d’autres interstices, et l’immonde peur se nourrissait de leur frayeur, et redoublait de peureté et de férocité. Ah, quelle tristesse ! On vous le disait bien ! Tout ça commence mal… bien mal… Alors j’entends déjà un spectateur, perspicace, protester : « Mais quelle catastrophe ! Quelles pauvres bêtes ! » Oui, excusez-moi, cher spectateur, je suis là à causer, à causer et vous vous demandez quelles sont ces bêtes ridicules qu’on vous sert là ? Et le danger, dites-vous, devait être bien grand pour engendrer tant de frayeur ! Eh bien le danger était grand, en effet, vous verrez…

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Épisode2    Épisode 2
January. 01,2000

Ah… Revoilà nos pauvres machins, terrassés par la pétoche… Mais qui êtes-vous ? Pauvres machins ! Ils disent qu’ils sont des shadoks. Shadok, shadok, ça n’existe pas ! Si, si, ça existe ! Y en a certains qui disent en avoir vu des shadoks sur la Terre. Ils ont même fait leur portrait. Mais là, excusez-moi, ça n’a rien à voir avec les vrais. Voici un faux shadok... En voici un vrai… La différence, c’est qu’au bout de très peu de temps, le vrai shadok va se mettre à pomper. Là, vous voyez ? Celui-là, c’est le vrai… Pour ceux qui les connaissent pas, sachez que leur principe sacré, à ces shadoks-là, c’était : je pompe donc je suis. Et réciproquement, je suis donc je pompe… même si ça servait à rien, de pomper, j’veux dire… Ou encore, il vaut mieux pomper d’arrache-pied même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. Par exemple, quand ils voulaient qu’il pleuve, eh bien ils pompaient, avec une pompe à pleuvoir, bien sûr. Naturellement, il se passait rien. Il fallait pomper au moins 6 mois, 1 an disons. Mais les shadoks se réjouissaient quand même car, disaient-ils, « Si on n’avait pas pompé, aurait peut-être fallu attendre 2 ans de plus… » Alors il pleuvait mais alors là, beaucoup trop… Fallait repomper pour enlever l’eau. Et puis après, on repompait encore mais cette fois avec des pompes à dépleuvoir pour empêcher qu’il pleuve. Ils dépompaient en quelque sorte… Naturellement, il repleuvait aussitôt mais les shadoks se réjouissaient encore en disant que s’ils n’avaient pas pompé, il aurait beaucoup plus plu. C’était astucieux, non ? Dans ces conditions, pourquoi ne dépompaient-ils pas leur pétoche, leur angoisse et le danger qui les menacent ? Oui, mais c’était pas seulement un malheureux orage qui les menaçaient, non, la menace était beaucoup plus menaçante que ça… croyez-moi…

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Épisode3    Épisode 3
January. 01,2000

Oui, il est grand temps, chers spectateurs, de vous dévoiler l’horreur de la catastrophe qui s’abat sur les malheureux shadoks. Goûtaient-ils les joies simples d’un repas en famille que vlan, tombait dans la soupière quelque objet non identifié et de préférence déguelasse. On déménageait et vlan, un satellite tombait dans la salade. On allait se coucher tranquillement et vlan, c’était un fourneau qui tombait dans votre lit. On courrait s’abriter sous un rocher et re-vlan, ça tombait sous le rocher. Quelle était donc cette calamité qui s’abattait, c’est le cas de le dire, sur ces malheureuses bêtes ? Eh bien on va vous le dire. C’est tout simplement le ciel qui est en train de leur tomber sur la tête. Il y avait donc un ciel chez les shadoks ? Oui il y avait un ciel… mais quel ciel ? Ce n’était que vieilles casseroles et passoires, tire-bouchons, poussettes et moulinettes et tous les détritus entassés là du temps où le ciel servait de poubelle… Et le zodiaque lui-même avait été bricolé avec de vieilles balances rouillées, des grands chariots et des petits chariots sans roulette, des poissons pourris, des coquilles de crabe, de homard, c’est tout ça maintenant qui dégringolait à bras raccourcis. Alors, comment échapper à cette calamité ? Qui aurait pu le dire ? Qui ? Sauf le professeur Shadoko, président de l’académie des shadoksciences, qui, pour l’heure, réfléchissait la question à l’ombre de son pommier favori. Il réfléchissait, réfléchissait, il réfléchissait quand, tout à coup, re-re-vlan… Voilà que lui tombe sur la tête une énorme citrouille en béton armé ! Alors, ce fut une illumination… L’idée de génie, qui allait devenir le fondement même de la science gravitationnelle, shadokienne et universelle : la tombologie. Mais ça sera pour une autre fois…

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Épisode4    Épisode 4
January. 01,2000

Ils étaient sauvés. Le professeur Shadoko, dans un éclair de génie, vient de découvrir le pourquoi du ciel qui leur tombe sur la tête. Shadoko, pour ceux, qui connaissent pas, était l’inventeur de l’ouvre-boîte en conserve, du comptage par poubelle et de la passoire à dépasser… Il disait des choses tellement astucieuses et futées que lui-même, bien souvent, comprenait pas ce qu’il disait… c’est vous dire… Mais nous si, alors écoutons la suite de sa théorie tombologique. Les choses tombent, gambergeait-il donc, à cause qu’elles recèlent en elles une humeur maligne, une propension intime, intrinsèque et première, en un mot un principe tombant et qui les fait tomber : la tombomanie. Or ne croyez pas que cette tombomanie soit l’effet d’une soi-disant loi universelle, non ! C’est le fruit de la coupable industrie d’un microbe ou virus appelé le tombovirus ! Vous l’aurez deviné… Ce virus, je vais l’isoler ! Et tel l’alchimiste cherchant la pierre philosophale, lui, il cherchait ce qui fait les choses tomber, la pierre tombale on pourrait dire, mais n’exagérons pas. Ah ! la voilà, la sale bête ! Alors voyez… Mordu par le tombovirus, l’objet contaminé est pris au cerveau et saisi de l’envie irrésistible de se précipiter par terre. Il tombe et de préférence là où il faudrait pas. Et selon que la chose est plus ou moins contaminée, elle est douée d’une force tombique plus ou moins contondante. Ça dépend de la gravité… de la maladie en quelque sorte. Voilà pourquoi le ciel tombe. Pour le moment ce n’est pas encore trop grave, seule la proche banlieue de la planète est contaminée mais bientôt les espaces extérieurs avec leur galaxies, leurs quasars, leurs trous noirs, eux-aussi seraient attaqués, et alors là… Oui alors là, il arrivera quoi ?

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Épisode5    Épisode 5
January. 01,2000

Shadoko a prouvé, scientifiquement, que si les comètes et les planètes tombent, c’est qu’elles sont contaminées par le tombovirus de la tombomanie. Oui, dites-vous, des planètes, des comètes, on veut bien, mais des poubelles ? Des passoires ? Des vieux fourneaux ? D’où ça vient tout ça ? Eh bien, chez les shadoks, autrefois, pas cet autrefois-ci mais avant mille et un autres autrefois, la tombomanie était beaucoup moins virulente que maintenant. Il y avait même des trous dedans, si bien que par endroits, non seulement les choses ne tombaient pas mais c’était le contraire, elles détombaient et les shadoks d’alors qu’on appelait les pithécanthropes… non les pithéshadoks bien sûr, en profitaient pour se débarrasser de leurs détritus et vieux ustensiles, os de mammouths, casseroles, fourneaux en pierre taillée, que sais-je encore… Et c’est tout ça maintenant qui leur redescendait sur la tête à leurs descendants vous comprenez ? Bon, continuons… Mais, on ne continua pas. Ça venait pas du ciel tout ça… Ça venait de la boutique d’en face, de la haute académie de sorcellerie, repère du devin plombier. Il devinait la météorologie dans les constellations pourries qu’on vous a dites, et le reste du temps, il avait un petit commerce de plomberie qu’il avait ouvert sur les derrières de son académie. Erreur ! Hérésie ! il criait le devin plombier et ses apprentis sorciers. Shadoks ! croyez-moi ! Tombologie, tombovirus et tralala, bidon et re-bidon tout ça ! La discussion dura jusqu’à l’heure de la météo. Et là, ha ! Voilà que la voie lactée a fait tourner son lait et dégouline dans la grande casserole… ça déborde… La moulinette céleste, prise de folie, fiche la pagaille, le lion, le bélier, la chèvre et le chou détalent ! Le divin mixeur éclate… L’heure est venue il criait, c’est la fin… la fin du monde… Oui, c’est demain, la fin du monde… Pour une météo pourrie, c’est une météo pourrie ça oui…

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Épisode6    Épisode 6
January. 01,2000

C’est demain… la fin du monde, il leur criait hier, le sorcier… Oui, c’est demain, la fin du monde… Or, ce demain-là, c’était aujourd’hui. L’après-midi était bien avancée, le soleil allait même se coucher, et de fin du monde, que nib… Car ce demain-là, ou cet aujourd’hui si vous préférez, c’était un jeudi, qu’on disait en shadok MEUdi, mais c’est pas le problème. Le problème, c’est que les fins du monde, chez les shadoks, ou n’importe où ailleurs, ne tombent jamais un MEUdi… Tout le monde sait ça ! Mais le devin plombier le savait pas, et s’était planté. N’empêche que tous les soirs, il rebraquait son robinet magique et que, tous les soirs, il recriait : « C’est demain, la fin du monde… ». Vous allez tous mourir à cause de vos pêchés, de vos chauffe-eaux entartrés, de vos tuyaux bouchés, de vos robinets qui gouttent, mais comme les shadoks n’étaient jamais sûrs de ne pas avoir, quelque part, quelques pêchés bien cachés ou quelques tuyaux crevés, ils craignaient, ça oui, ils craignaient. Et ça faisait marcher le commerce, car il en profitait pour vendre aux shadoks paniqués des équipements anti fin du monde soi-disant et des parapluies spécialement traités qu’il disait pour les protéger du ciel qui tombait… des pare-ciels, en quelque sorte… À chacun, il tirait son horoscope. Si le shadok était né sous le signe de la grande casserole par exemple, il avait un pare-ciel adapté à son cas. Mais en face, ça criait : « Superstition ! Erreur ! Antiscience ! Mort aux charlatans ! C’est la science, notre science qui va vous sauver ! ». En effet, Shadoko et ses chercheurs en tombovirologie avaient mis au point un vaccin antitombique qui allait terrasser le redoutable tombovirus et empêcher le ciel de tomber ! En principe… Lequel des deux allait les sauver ?

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Épisode7    Épisode 7
January. 01,2000

« Shadoks, mes frères », clamait le devin plombier, « Sauvez vos âmes ! Protégez-vous du ciel qui tombe ! Vite, achetez mes pare-ciels magiques ! » Mais ça protégeait de rien du tout… Parce que, ces fameux pare-ciels là, n’étaient en réalité que de vieux parapluies ordinaires dont il avait tout un stock à se défaire, et qu’il avait rafistolés. Or les parapluies shadoks étaient des parapluies pour temps sec, du modèle que vous voyez ici, et qui permettaient, pour des raisons de standing, d’avoir un parapluie quand il ne pleuvait pas, lequel parapluie, dans sa version de haut-luxe, permettait même de faire tomber l’eau directement sous le parapluie. Alors de même que les parapluies shadoks faisaient tomber de l’eau là où il pleuvait pas d’eau, de même les pare-ciels faisaient tomber du ciel là où il pleuvait pas de ciel, comprenez-vous ? Non, vous ne comprenez pas, eh bien, nous non plus. En tout cas, les shadoks n’y coupaient pas. Après les aérolites, les satellites, c’est tout le zodiaque shadok qui finit de s’effondrer. Là, tenez, c’est la grande passoire qui dégringole, la petite poussette, la balançoire, aie, aie, aie… Et le paradis terrestre avec un serpent à sonnette, un Adam, une Eve, et, un raton laveur, une arche de Noé, une tour de Babel, une grosse Bertha, un Titanic et 2 ratons laveurs, j’en passe et des meilleurs. Les shadoks creusaient bien des trous pour s’abriter mais c’est encore pire parce qu’alors là, vous me croirez pas, c’était le trou qui leur tombait sur la tête. Alors on recreusait un trou, en dessous, pour se protéger du trou, et c’était 2 trous qui vous tombaient, etc, etc… Oh là là… mais c’est pas fini… Voilà maintenant qu’il tombe des bidons… Ah mais, mais… c’est pas un signe du zodiaque ça ? Mais qu’est-ce que c’était donc ?

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Épisode8    Épisode 8
January. 01,2000

Eh bien, chez les shadoks, les carottes sont cuites. Voilà maintenant qu’il tombe des bidons ! Mais dites, ça va pas un peu finir de tomber ! il crie le spectateur perspicace… On veut la suite, la suite ! Bon, puisque vous êtes si impatients que ça, eh bien, en deux mots, voilà toute l’histoire. Dans bidon, belle au bois dormant, sauf que pas de bois dans bidon… Fils du roi dormant libère belle au bois dormant… tombe amoureux… pas beaucoup d’enfants, sauf haricot géant. Superman grimpe dedans… Tombovirus exterminé… Shadoks sauvés… Belle, prix Nobel. Monte dans citrouille à réaction, tirée par trois petits cochons… Méchanceté shadok jalouse… Citrouille et trois petits cochons transformés en bidon. Deuxième fils roi dormant libère trois petits cochons… tombe amoureux, bon, maintenant, reprenons calmement… Où j’en étais… Ah oui ! Voilà donc qu’est tombé du ciel un signe du zodiaque que le devin plombier connaissait pas : le grand bidon. Y avait là-dedans un truc qu’on savait pas ce que c’était mais qui baragouinait des trucs que les shadoks en furent saisis de crainte et de respect. Mais apparemment, le bidon, était assoiffé. Pétrole, gasoil, l’en voulait pas ! Essence, super et même whisky sans plomb, non ! Pour tout vous dire, ce bidon venu du ciel ne buvait que du thé. Alors, il se mettait à parler… à dérouler les vérités sacrées… Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche, etc, etc… j’en passe et des meilleurs. Oui ! C’était lui le grand bidon, le bidon magique, dépositaire de leur histoire la plus ancienne et des principes shadoks les plus sacrés. Peut-être recelait-il au tréfonds de ses intérieurs le remède à tous leurs malheurs ?

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Épisode9    Épisode 9
January. 01,2000

Désolé de vous décevoir encore cette fois-ci, Ô téléspectateur perspicace, mais nos histoires de tombage, c’est pas fini. Non… parce qu’on avait oublié de vous dire que les tombovirus, dans un sens, c’était embêtant, à cause des machins qui tombaient sur la tête, mais dans un autre sens, pas tellement, parce que ça leur permettait aux shadoks de savoir où était le bas… Car jusque-là, ils ne le savaient pas. Si bien qu’ils tombaient un peu dans tous les sens et ça faisait désordre. Il avait fallu mettre des pancartes pour dire où était le vrai bas. De sorte que, quand un shadok voulait sauter du 28ème étage par exemple, eh bien il fallait d’abord qu’il aille voir la pancarte. Alors là, il sautait, il sautait, il tombait, s’écrasait. Les autres applaudissaient et disaient : Ah, en voilà un qui tombe bien ! Mais revenons à l’exposé du professeur. Évidemment on comprend pas très bien ce qu’il fit mais la langue shadok est quand même une langue étrangère, ne l’oublions pas. Les shadoks, pour parler, n’avaient que 4 syllabes : GA, BU, ZO, MEU. Pour l’écriture alors là c’était facile, ça s’écrivait pas comme ça se prononce. Y avait des signes : GA, BU, ZO, MEU et tous les mots shadoks s’écrivaient avec ça… Après GA qui voulait dire moi, venait GAGA, qui voulait dire toi, puis GAGAGA, espèce d’imbécile. Dans les BU, on avait BU, petite pompe hélicoïdale avec des roulettes, BUBU, qui voulait dire oui, etc, etc… jusqu’au dernier mot du dictionnaire, MEUMEUMEUMEUMEU, qui voulait dire fin. Mais je cause, je cause, et on sait toujours pas ce qu’il nous prévoit comme catastrophe le professeur… On vous traduira la prochaine fois.

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Épisode10    Épisode 10
January. 01,2000

Chez les shadoks, rassurez-vous, ça tombait toujours. Mais, c’était rien à côté de ce qui les attendait, il disait, Shadoko. Et les shadoks paniquaient de plus belle, ils criaient MEUMEUMEUMEU, MEUMEUMEUMEU, ce qui, dans leur langue, voulait dire « C’est la fin… la fin… de la fin ! » Le sorcier criait GAGA GAGAGAGA, imbécile, menteur ça voulait dire ! Et le chef shadok, qui ne maîtrisait plus la situation pleurait... MEUGABU… MEUGABUBU... c’est-à-dire oh la la, oh la la la, ce qui ne voulait pas dire beaucoup plus remarquez… Et puis bon, je vais pas passer mon temps à traduire. Heureusement le professeur Shadoko a inventé un appareil de haute technologie, qui permet non seulement de traduire simultanément et en toutes les langues n’importe quel discours shadok, mais aussi, et inversement, de traduire n’importe quelle langue connue ou inconnue en shadok. Cet appareil, que vous pourrez bientôt vous procurer chez votre épicier habituel, vous permettra, mesdames et messieurs, de vous exprimer en shadok et fera désormais de la langue shadok la langue universelle. Alors, vous allez mettre le doigt là, sur votre écran télé, à l’endroit où vous habitez, et vous entendrez Shadoko parler dans votre langue. Allez… « Non seulement le … est attaqué par le tombovirus mais même les atomes sont attaqués. De sorte que protons, neutrons, électrons, gluons, et tout le tralala, tout ça va s’effondrer. … Il ne restera de la planète et des shadoks eux-mêmes que dégoûtants et dégoulinants magmas… » Oh, oh, mais c’est tragique ce que vous nous racontez là professeur. Mais que se passera-t-il après ? Oui, après ? Dites-nous professeur ! On verra, on verra…

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Épisode11    Épisode 11
January. 01,2000

Le professeur continuait son exposé. Le cosmos, disait-il, est comme un grand ballon. Or, ce cosmos n’est pas en expansion comme certains shadoks hérétiques le croient, non… Contaminé par le tombovirus il se rétrécit au contraire, le ciel, la lune, la planète et tous ces shadoks avec leurs armoires, leurs baignoires et leurs petites familles, tout ça s’agglutinera en un immonde magma qui, à son tour, se rétrécira… rétrécira… trécira… ra… ra… jusqu’à ce qu’il ne soit pas plus gros qu’un haricot et là, il éclatera, tout éclatera, et viendra le Big Blank. Le Big Blank qui vous engloutira ! Shadoko en a fait le portrait-robot, voyez, il est terrible. C’est lui le Big Blank qui règne au-delà du cosmos ! C’est lui qui a déchaîné ses hordes de tombovirus ! C’est lui le zéro et l’infini, le grand tout et le grand rien du tout ! En un mot, c’est lui le néant… qui va les anéantir ! Mensonges ! Impostures ! Hérésie ! criait le sorcier et ses apprentis. Ce n’est pas le Big Blank, c’est la fin du monde qui arrive. En vérité je vous le dis, ce n’est pas le néant, c’est l’enfer qui nous attend. Alors protégez-vous ! Soyez prêts ! Et il en profitait pour faire des promotions spéciales « Fin du monde », et vendre caleçons, chaussures et chaussettes anti fin du monde soi-disant, avec T-shirts anti enfer et baskets assorties. Un qui rigolait bien c’était le marin. Ceux qui l’ont connu se souviennent que… eh puis non, on n’a pas le temps. Alors Big Blank ou enfer, il disait, c’était du pareil au même. Y avait pas de solution ! Et ajoutait-il finement, si y a pas de solution, c’est qu’y a pas de problème. Telle était sa devise, et il repartait sur son île déserte. Eh si ! Il y avait un problème ! Eh si ! Il y avait une solution ! Le bidon ! Le bidon !

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Épisode12    Épisode 12
January. 01,2000

Big Blank, avec son néon, ou fin du monde, avec son enfer, la conjoncture était désespérément conjoncturelle. En d’autres termes, ils étaient foutus. Alors le chef shadok prit en son âme et conscience la seule décision qui s’imposait, c’est-à-dire qu’il sortit par la porte de derrière, qui donnait, la porte de derrière, sur la riante prairie de détritus où reposait le grand bidon. Le grand bidon tombé du ciel, vous vous souvenez ? qui baragouinait et buvait du thé. Ô grand bidon, suppliaient-ils, Dis-nous quelle est la solution ! En fait, c’était pas un bidon, c’était la bibliothèque nationale… On va vous dire. Autrefois quand les shadoks vivaient une vie insouciante, heureux temps, ils avaient décidé de satelliser toutes leurs vieilles paperasses : grimoires, histoires légendaires, journaux télévisés, etc, etc… Avec, par-dessus, la bibliothécaire nationale qui était encore fraîche et pimpante à l’époque, et qui s’appelait Mimie Légende. Mais le Big Blank avait fait retomber tout ça et depuis le temps, vous pensez, Mimie Légende était devenue très vieille et moche. Ô, vieille légende, dis-nous quelle est la solution ! Mais elle voulait rien savoir la garce. Il fallait sauter. On lui concocte vite fait une tisane de ce qu’il y avait là : orties, millepertuis, lacets de souliers et cochonneries choisies. Alors là voilà qui, prise d’une transe sacrée, la voilà qui farfouille dans ses vieux grimoires… Et ils disaient les grimoires qu’autrefois, quand les shadoks se trouvaient devant un grave problème, eh bien, ils pompaient… Pomper ! Eh oui, c’était bien là la solution. Pomper… Oui mais, pomper quoi ? À la dame, c’était pas son problème…

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Épisode13    Épisode 13
January. 01,2000

Eh bien, la vieille légende avait parlé. Pour échapper au Big Blank, il fallait pomper. Les grimoires le disaient bien… Il faut vivre pour pomper donc il faut pomper pour vivre et être sauvés. Pompez ! Oui ! On savait pas encore quoi mais fallait. Alors, Shadoko eut l’illumination. Suivons bien son raisonnement. Sous les doigts scélérats de l’immonde Big Blank, le cosmos s’effondre, rétrécit, se dégonfle et va nous ensevelir. Et si le cosmos se dégonfle comme un vulgaire ballon, c’est simple… Il suffit de le regonfler… en pompant, naturellement ! Que toute la population shadok, de tous âges et de toutes conditions s’y mette et vous viendrez à bout de la calamité ! C’est pas compliqué du cosmos, vous en avez déjà pompé ! La preuve est là, dans les grimoires. Souvenez-vous, autrefois, quand vous pompiez le COSMOGOL gibi à travers le cosmos, la pompe à COSMOGOL, la cosmopompe, il suffit de s’y remettre. On va chercher l’antique cosmopompe qui avait été mise à paître dans la prairie à détritus, on la dérouille, on la graisse, on l’astique, et on la cosmétique dans ses plus intimes interstices. Et la cosmopompe shadok, en grandes pompes, si j’ose dire, fait son entrée. Ils étaient sauvés ! Après tant d’années, ils allaient enfin repomper ! Quelle joie ! Ils firent des fêtes. La vieille légende leur montrait les bons vieux pompages de leurs ancêtres et ils en pleuraient. Mais, est-ce bien le moment de faire la fête ? Bon bon, amusez-vous encore un peu pauvres bêtes mais demain, hein ? Au boulot ! Sur la pompe !

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Épisode14    Épisode 14
January. 01,2000

Regonfler le cosmos avec la cosmopompe c’était génial votre plan professeur. Ça oui, mais si on se souvient bien, la cosmopompe, c’était une pompe pour… comment dirais-je… pour pomper ! Enfin j’veux dire pour aspirer le COSMOGOL gibi, comme ceci en quelque sorte. Tandis que là, dites-moi si je me trompe professeur mais, pour regonfler le cosmos, c’était pas pomper comme ceci qu’il fallait mais c’était pomper dans l’autre sens… dépomper en quelque sorte. Mais ça, dans leurs têtes aux shadoks, c’était pas clair. Parce que dans leurs têtes, le programme de pompage normal disait ceci. Prendre la position GA puis BU puis ZO. Arrivé à MEU, reprendre GA et recommencer. Ce qui, pour un shadok, n’était pas déjà si évident, vous en conviendrez. Tandis que pour dépomper, il aurait fallu passer de MEU non pas à GA mais de MEU à ZO, puis à BU, puis à GA et de GA, attention… non pas à BU mais de GA à MEU. Je vois pas si vous saisissez… Ce qui, du point de vue du résultat, donnait quelque chose de totalement différent, comme vous pouvez le remarquer. Des écoles de hautes études de pompage sont créées pour recycler les shadoks dans ce nouvel art de pomper. N’insistons pas sur les redoutables mécaniques conditionneuses qu’il fallait pour leur enfoncer ça dans la tête, c’était pénible, oui… Mais quand c’était fait, des concours de beauté pompique entre écoles étaient organisés. Le meilleur des meilleurs était promu grand pompeur national et d’utilité publique. Transporté de village en village, de télévision en multimédia, il personnifiait aux yeux de tous l’idéal commun du pompage obligatoire et salvateur au bout duquel devaient se profiler l’espoir de bonheur, de jours meilleurs, et de salut de l’espèce. Mais tout ça c’était que du virtuel. Sur la cosmopompe, on verrait…

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Épisode15    Épisode 15
January. 01,2000

Regonfler le cosmos, c’était génial votre plan professeur, ça oui mais devant l’immensité du ballon cosmique, votre petite cosmopompe c’est rien du tout, c’est vrai… Alors, ce qu’il fallait, c’était gonfler la cosmopompe. Une équipe d’architecte cosmopompique est nommée et, pour stimuler leur ardeur, les architectes d’abord, sont regonflés. À leur tour, ils pompent la pompe, et voilà que monte vers le ciel l’immense mégapompe où va pomper le ban et l’arrière-ban des populations shadok de tous âges et de toutes conditions. Au sommet, les laboratoires où les gènes shadoks sont séquencés en GA, BU, ZO, MEU pompiques et génèrent des cellules pompeuses. De sorte que dans l’œuf même, le shadok pompe déjà, le cher petit ! De là il passe à l’école maternelle, puis à l’école supérieure qu’est à un étage au-dessous. Venaient ensuite plusieurs étages de niches et de clapiers coquettement aménagés où les travailleurs shadoks pouvaient pomper 24 heures sur 24, tout en vaquant à leurs occupations habituelles. Chambres à pompe, cuisines à pompe, usines à pompe, bureaux à pompe avec chefs à pompe. En cas d’incendie, les pompiers shadoks pouvaient même pomper l’eau en pompant, c’est vous dire… Plus tard on allait pomper des choux dans les clapiers du bas. Ceci en attendant d’être momentanément stockés pour être recyclés aux étages supérieurs. Avouez que c’était un spectacle absolument grandiose pour nous humanité errante et tâtonnante que de voir toute une population consacrer toutes ses énergies, pendant toutes les heures de son temps et tous les jours de sa vie, pour le salut de la communauté, de la planète… et peut-être même de l’univers entier... C’était beau… D’autant plus qu’on était pas sûr que ça marcherait…

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Épisode16    Épisode 16
January. 01,2000

Ainsi, la population shadok, toute entière, rassemblée dans les clapiers douillets de la mégapompe, pompait. Tout shadok valide était soumis à ce devoir sacré, de sa naissance et même avant, jusqu’à sa mort et même après. Et les moins valides, trop déglingués les pauvres pour pomper avec leurs pattes, pompaient avec leur tête, leurs dents ou ce qui leur restait. Les shadoks pensaient « pompe », parlaient « pompe ». Bonne pompe mon cher, comment vous pompez-vous ce matin ? Pompez-moi plus fort, je ne vous pompe pas très bien. Et chantaient « pompe ». Pompompom pom pom, pom, pom pom pom pom pom… Toute cette énergie pompique était récupérée par un système de tuyaux, filtres, échangeurs récupérateurs, giga injecteurs qui, d’un souffle puissant, devait regonfler le cosmos… en principe… Chaque clapier était muni, à sa sortie, d’un compteur de pompage, et des inspecteurs, releveurs de pompage, vérifiaient que chacun avait bien fourni son quota de pompage. Or, justement, il y en avait un qui pompait rien. C’était le marin. Il vivait sur les rivages de sa mer personnelle et était gardien de phare. C’est-à-dire qu’il avait, dans un enclos, un petit troupeau de jeunes phares qu’il gardait en attendant qu’ils soient en âge de marcher tous seuls sur la mer. Il avait aussi un jardin marin où il cultivait des goémons grimpants qui lui fournissaient une liqueur riche et roborative dont il faisait parfois un usage immodéré. Mais pomper, alors là, il n’en était pas question ! Il criait : Laissez-moi la liberté ! La liberté ! Ou alors plus de sucre en poudre ! Sucre en poudre ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de sucre en poudre ? Il est encore pris de goémon ce marin…

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Épisode17    Épisode 17
January. 01,2000

Non, le marin shadok n’était pas pris de goémon quand il menaçait de ne plus nous livrer de sucre en poudre si on l’embêtait. Avec lui évidemment, il faut s’attendre à de l’inattendu, bien sûr. Mais vaut mieux qu’on vous explique. Le sucre en poudre, voyez-vous, était distribué par les autorités pour récompenser les familles les plus méritantes pompeusement parlant, ou pour revigorer les shadoks exténués par un trop violent pompage, quand ils avaient le coup de pompe en quelque sorte. Et c’était lui seul, le marin, qui fournissait cette précieuse denrée, étant donné que la mer shadok lui appartenait, vous comprenez ? Non ? Eh bien sachez que la mer shadok, en ce temps-là en tout cas, n’était pas salée, non… Elle était sucrée. Par un dispositif subtil de tuyaux et de marais sucrants, le marin extrayait de sa mer cette précieuse friandise dont il avait le monopole par le fait. Alors il valait mieux pas l’embêter. D’ailleurs si on l’embêtait trop, il retournait sur son île déserte, il partait avec son petit bateau et s’empressait de faire naufrage car c’était une île déserte sous-marine il faut dire. Mais revenons à la mégapompe. Ça pompait, ça oui, ça pompait mais… ça pompait pas. Car malgré les trésors de sucre en poudre prodigués, le grand compteur à pompage général tombait à 0 pompe vapeur tandis que le pluviomètre à cosmos grimpait. Le cosmos s’effondrait toujours. C’est que tout ça, voyez-vous, n’était pas du tout synchronisé. Ceux qui se lavaient les dents avec leurs brosses à pompe par exemple, pompaient à toute vitesse, tandis que d’autres qui rêvaient, pompaient beaucoup plus mollement ou même à l’envers. Au total, ça gonflait rien. Tout ça manquait d’esprit de corps et d’une saine discipline synchronisatrice. Eh bien on allait les synchroniser, on allait les discipliner, avec la machine à pomper au pas, vous allez voir…

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Épisode18    Épisode 18
January. 01,2000

Il fallait les discipliner tous ces shadoks qui pompaient de travers dans les clapiers. Et pour ça, on avait ce qu’il fallait : la machine à jouer leur hymne national… le chant à pomper… Actionnée par une équipe de virtuoses, c’était bien ça, la machine à pomper au pas. Elle comporte un orchestre symphonique avec clarinette à injection directe, piano à percussion centrale, marteaulot, sciebalot, etc… Plus un chœur intégré, chantant à pleine voix les accents entraînants du chant à pomper : la pompolèse. « Je pompe, nous pompons, vous pompez, et qu’une ardeur nouvelle abreuve nos clapiers » disait la chanson. Pour ceux que l’art musical shadok intéresse, disons que leur hymne national comporte plusieurs mesures pour pouvoir servir dans tous les cas. Une mesure de pompe à piston, une bonne mesure de pompe à vélo, deux mesures de pompe à lavabo, une demi-mesure de pompe à scie, et une mesure de pompe à pompe. Plus, enfin, une mesure de pompe à vide pour jouer pendant les minutes de silence. Alors, ça pompait dans les clapiers, bien en mesure cette fois et de concert, on peut le dire. Et là, Shadoko a une idée. Et pour augmenter encore l’efficacité, il branche directement la machine sur la mégapompe et met les virtuoses à pomper dans les clapiers. Très astucieux ça professeur, très astucieux ! Et ça repompe de plus belle. Mais voilà que petit à petit, ça ralentit, ça mouline, ça s’essouffle, ça expire, ça va s’arrêter… Ah, mais quelle était encore cette calamité ?

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Épisode19    Épisode 19
January. 01,2000

Eh bien quoi ? Même vigoureusement motivés par leur hymne national, les shadoks pompaient plus ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Eh oui, brancher la machine à motiver directement sur la mégapompe c’était là l’erreur du professeur car si le pompage faiblissait ne serait-ce qu’un tant soit peu, la machine aussi ralentissait, l’hymne national, la pompolèse, elle aussi ramollissait, ça motivait moins dans les clapiers, et le pompage refaiblissait, la machine reralentissait, la pompolèse reramollissait, ça redémotivait les clapiers et au bout d’un certain temps, ça collapsait totalement, vous comprenez ? Simple problème de feed-back et de causes à effets, dit le professeur. Alors, il se prit la tête à deux mains et de l’autre, écrivit ceci dans son grand traité de causologie universelle. J’appelle cause, tout instrument animal ou légume raisonnable et qui fait de l’effet. J’appelle effet l’intégrale des différentes différences entre une entité réelle ou imaginaire et qui remue et ce qu’elle remuerait ou ne remuerait pas si elle n’avait pas de cause. Découpez une belle tranche d’effet et farcissez-en la cause, alors tout se complique. Car en effet, l’effet fait le même effet à la cause que l’effet que la cause lui a causé par le fait. C’est ça qui s’est passé… Par conséquent, pour nous résumer, feed-back, feed-back, mais professeur, le problème n’est pas là ! Le problème, c’est que même si ça marchait, elle ne gonflerait jamais le ballon cosmique votre mégapompe ! Car gonfler un ballon quand on est dehors, ça oui, on veut bien, mais réfléchissez, comment regonfler un ballon quand on est à l’intérieur du ballon. Alors le professeur se prit la tête à deux mains et de l’autre, prononça ces paroles historiques « Alors, tout est foutu… » Peut-être pas professeur, attendons jusqu’à demain… on verra bien…

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Épisode20    Épisode 20
January. 01,2000

Oui, cette fois, tout est foutu… Tout a raté… Le pompage, le mégapompage, le regonflage. C’est bien la catastrophe. C’est bien la fin. Eh bien, c’est pas trop tôt ! Depuis le temps qu’on en parle ! Ah taisez-vous hein cher spectateur perspicace. On aurait encore pu vous raconter que le cosmos s’était mis à se dilater mais ça, d’autres auteurs l’ont déjà fait, vous raconter comment les shadoks avaient attrapé des maladies, inventé le désordinateur, vous parler cuisine, histoire ancienne, alors vous plaignez pas ! Et on a promis une catastrophe alors catastrophe s’il vous plaît. Ce matin-là, le Big Blank et ses tombovirus redoublent de férocité. Les atomes sont attaqués, tombent les uns sur les autres, s’agglutinent, tout rétrécit : brouettes, bicyclettes, casseroles… On mange à la loupe, on se couche à la loupe, on monte les escaliers à la loupe. Après, c’est les shadoks qui rétrécissent, et c’est pas fini… Maintenant, c’est les tombovirus eux-mêmes qui se rétrécissent les uns les autres pour aller rerétrécir les rétrécis encore plus minusculement. Les shadoks, voilà, ce qu’il en reste… Remarquez, pour nous les dessineurs, ça serait bien plus facile comme boulot, ça donnerait ceci… Quand les shadoks se trouvaient devant un grave problème et qu’ils ne savaient pas comment faire, eh bien… Ah non ! la catastrophe ! On veut la catastrophe ! Alors le Big Blank est arrivé à ses fins. L’univers entier n’est pas plus gros qu’un haricot, une tête d’épingle, la fin des shadoks est arrivée. Dans un éclair fulgurant, le Big Blank va les engloutir dans son néant. Il arrive chez vous, attention ! Tout a disparu… Vous êtes encore là chers spectateurs ? Ah bon… Mais pour nous c’est vraiment la catastrophe aussi… Parce que, sans shadoks, comment continuer ?

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Épisode21    Épisode 21
January. 01,2000

Disparus les shadoks... Volatilisés… Ils ont passé le mur du néant. Le néant où règne Big Blank, le grand manitou, le grand fainéant. Il fait du néant avec tout ce qui lui tombe sous la main. Pas par méchanceté, non ! Le néant, tout simplement, ça lui servait à se baigner les pieds. Vous direz, ça devait pas faire grand effet de se baigner les pieds dans du néant mais comme il avait pas de pied non plus, ça lui faisait quand même une distraction. Le néant, à l’époque, était composé, à parties égales, de deux ingrédients essentiellement : l’espace et le temps. Sauf qu’en temps normal, y avait pas de temps. Big Blank disait que ça lui polluait son bain de pied. En attendant, c’était Big Click et Big Clock qui l’gardait le temps. Big Click faisait l’avant, Big Clock faisait l’après, et pour pas que ça s’arrête, ils changeaient. De sorte que, de temps en temps, c’était l’avant qui venait après et que tout de suite après, c’était l’après qui venait avant. Comme dans le néant, y avait plus de temps, y avait pas de mouvement hein ? Et comme y avait pas de mouvement, c’était pas la peine qu’il y ait de l’espace pour qu’il ait des trucs, qu’on ne voyait pas d’ailleurs, qui aillent de-ci de-là et même en reviennent. Alors l’espace, c’est Spacémak qui l’avait récupéré avec ses 2, 3 ou 499 dimensions si bien que dans le néant, il ne restait que quelques machins, vermicelles de machins, avec juste de l’épaisseur comme dimension et encore pas très épaisse. Tenez, ça, c’est l’arche de Noé… La tour de Babel… La tour Eiffel… Et puis, ah, mais, on dirait un shadok ça ? Eh bien oui, les voilà ! Mais totalement gelés les pauvres… Et oui, parce que pour qu’ils bougent, faudrait qu’il y ait du temps et pour qu’il y ait du temps, faudrait qu’ils bougent. Vous voyez ? On en sort pas…

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Épisode22    Épisode 22
January. 01,2000

Avis aux spectateurs. La conjoncture spatiotemporelle shadok est désespérément conjoncturelle. Le temps et le mouvement ayant été réquisitionnés par certaines catégories de notre personnel, les shadoks sont gelés, pétrifiés. Tout s’est arrêté. Notre feuilleton peut donc désormais se résumer ainsi. 178ème épisode : rien. 179ème épisode : rien de nouveau, 180ème épisode : même chose qu’hier… Alors pour nous les artistes, ça va encore nous simplifier le boulot. Disons quand même que dans ce triste état, après une de ces pénibles errances dont ils sont coutumiers, ils sont tombés sur l’une de ces planètes vermicelle qui peuplaient le néant. C’était comme de longs rubans tortillés d’un bout et de l’autre. Mais en réalité, c’était de vieilles boîtes de conserves. C’était là-dedans en effet que Big Click et Big Clock stockaient du temps. D’un côté le rouleau avant, de l’autre l’après. Et quand on voulait le récupérer, le temps, on tournait et l’avant se rembobinait dans l’après. Quant au présent, y en avait pas besoin étant donné qu’il n’y avait personne pour en profiter. Mais là, ça rembobinait pas et les shadoks restaient là et attendaient que le temps passe… Mais ça passait pas. Alors j’ai bien peur, chers spectateurs qu’il va falloir continuer notre feuilleton avec ces shadoks-là. Ah mais non ! ah mais non ! couine le spectateur perspicace… Remboursez ! Remboursez ! C’est en rien un dessin animé là, n’est-il pas ? Et c’est là que notre spectateur perspicace fait preuve de la plus grande perspicacité et prend les choses en main… La télévision interactive est née. Ah ! merci ! Grâce à vous les shadoks revivent ! Et que font-ils dès qu’ils ont retrouvé la vie et la santé ? Devinez quoi ! Une pompe ! Oui, une pompe pour dérouler eux-mêmes le rouleau… Une pompe à faire passer le temps… une tempopompe ! Hélas, ils ne savaient pas encore vers quel avenir ils pompaient les pauvres…

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Épisode23    Épisode 23
January. 01,2000

Eh bien, les shadoks repompent, oui. Après la cosmopompe, les pompes à pleuvoir, la mégapompe, la pompe à hymne national, et toutes les pompes qui ont peuplé cette édifiante histoire, voici, la tempopompe, la machine à pomper le temps. Disons que tout ça, au fond, c’était comme une grande machine à faire du cinéma. D’un côté de la planète le rouleau à vent, avec ce qui va se passer, la tempopompe qui fait passer l’avant dans l’après, ce qui fait du temps, et quand ce qui doit se passer est passé, ça tombe dans le rouleau passé, le grand dépotoir. Des shadoks tempopompeurs ont été spécialement dressés. Ils devaient être dignes de toute confiance car la survie de tout un peuple repose entre leurs pieds. En effet, leur ardeur pompique, eût elle failli un seul instant que, dans les palais et les chaumières, le temps aussitôt se fût arrêté et qu’ils seraient tous péris, tempopompeurs pompés. La vieille légende le disait bien, il faut pomper pour vivre et donc vivre pour pomper. Les voilà donc maître du temps, de leur destinée, eh bien non, pas tellement. Parce que leur destinée toute entière elle est écrite là, sur le grand rouleau, c’est Big Blank lui-même qui l’a écrite et Big Blank, c’est pas un marrant. Il leur a concocté une de ces destinées bien pénibles, faite d’efforts incessants, de renoncements, de larmes et de sueurs. Vous me direz, ils avaient l’habitude mais quand même. Et là, pas question de faire marcher la machine en accéléré pour passer plus vite les moments pénibles, pas question de retour arrière pour revivre les rares moments de bonheur… Big Click et Big Clock, les gardiens du temps, veillaient. Alors la seule liberté qu’ils leur restaient, c’était vivre un présent dont ils n’étaient plus maîtres ou arrêter de pomper et alors c’était la fin du temps : la mort. Vous saisissez, je l’espère, la vacherie de la situation ?

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Épisode24    Épisode 24
January. 01,2000

Sur leur planète qui défilait tout le temps, comment les shadoks pouvaient-ils vivre tranquillement ? On peut se demander… Eh bien, nous aussi, ça fait des millénaires qu’on vit sur une planète qui se balade et c’est pas pour ça qu’on en fait tout un plat ! D’autant plus qu’elle est ronde. L’intérêt, chez nous, c’est qu’assez souvent on se retrouve au même endroit et que ça recommence. Chez les shadoks, bah, arrivés à l’autre bout, ça recommençait pas et là, fallait même faire très gaffe à cause du grand dépotoir qu’aurait tout englouti ! Heureusement il y avait un service de trains spéciaux qui déménageaient le shadok à l’autre bout de la planète avec ses pénates, ses gazons, ses carrés de poireaux et sa petite famille. On ramenait aussi la campagne, le Fuji-Yama, le bois de Vincennes, et la mer calmée, sans oublier le soleil avec toute la mécanique adéquate pour le faire lever et se coucher. Et entre deux trains, la vie, si j’ose dire, allait son train. Voyez, c’était tout simple. Le grand dépotoir, malgré le danger, présentait quand même une grande utilité pour l’environnement car outre les ordures et pollutions diverses, ça servait à se débarrasser aussi des shadoks qui n’avaient pas donné entière satisfaction. N’empêche que malgré tous ces perfectionnements, il y avait des inconvénients… Quand on lançait des choses en l’air, ça retombait jamais où il fallait, il en retombait même qu’on n’avait pas lancé. Et quand on attaquait l’ennemi au canon, on avait toutes les chances de récupérer le boulet. L’art de la guerre avait dû être complètement repensé. Sans compter ceux qui, tout bonnement, rataient le train. Alors là, adieu shadoks, veaux, vaches, pénates et petite famille… Là, c’était trop triste… On n’en parlera pas aujourd’hui…

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Épisode25    Épisode 25
January. 01,2000

Sur cette planète bizarre donc, il y avait un train. Mais les shadoks rataient l’heure du train et tombaient dans le dépotoir, hélas… Tout ça parce que sur cette planète-là, y avait du temps oui mais, y avait pas d’heure, pendule, horloge et tout ça. Quant à voir l’heure qu’il était avec le soleil ou à la Lune, fallait pas y compter. Parce que ces deux-là marchaient à la manivelle. C’était le devin plombier qui s’en occupait et comme on pouvait pas tellement lui faire confiance à ce ouistiti-là, matin, midi, soir et potron-minet tombaient à peu près n’importe quand. Alors les shadoks priaient et imploraient le grand Big Blank qui les avait jetés sur cette planète-là « Ô grand Big Blank, dis-nous s’il te plaît, l’heure qu’il est… celle qui était hier, celle qui sera demain, afin que nous ne rations plus le train… ». Ah… ils voulaient l’heure ? Eh bien ils allaient comprendre leur douleur, et Big Blank fait descendre sur eux ses deux sbires, Big Click et Big Clock, avec toute leur quincaillerie. Alors ça se met à click-clocker sur les bâtisses, les monuments et les trottoirs… Ça click-clockait dans les usines, dans les clapiers, dans les bois et les forêts. Et les shadoks eux-mêmes, ils les mettaient à l’heure en leur greffant des montre-chapeaux, des montre-culottes, des montre-bracelets ou des montre-à-pieds. Aux plus atteints, on administrait des réveils matins en injection ou en pilule. Les plus méritants avaient droit à des montres perfectionnées avec deux aiguilles supplémentaires. L’une qui donnait l’heure qu’il était une heure avant, et l’autre celle qui sera une heure après. Les montres de très haute précision avaient une seule aiguille mais immobile, ce qui permettait d’avoir l’heure exacte au millionième de seconde près mais une fois par jour seulement. Grâce à tout cela, ils échapperaient au dépotoir, c’est sûr, mais, sur le grand rouleau, quel avenir Big Blank leur avait-il préparé ?

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Épisode26    Épisode 26
January. 01,2000

Aller et venir comme ça, sur leur planète à rouleaux, c’était épuisant, c’était exténuant, ça on veut bien, mais, ne les plaignons pas trop, ils avaient l’habitude… Le plus embêtant, c’est qu’il leur fallait vivre exactement la destinée que Big Blank leur avait écrite là sur le grand rouleau. Avaient-ils prévu par exemple de manger un jour des cailloux à la sauce tomate que le destin voulait qu’ils mangeassent des tomates à la sauce caillou. Et tout était à refaire. Mais ça, c’était pas si grave. Le plus grave, c’est que Big Blank, qui était partisan du progrès malgré tout, leur faisait inventer des trucs tellement sophistiqués que eux-mêmes savaient pas à quoi ça servait. Vous les voyez ici en train d’inventer la machine à vapeur. Mais comme ils ne voyaient pas très bien quoi en faire, ils décidèrent qu’ils venaient d’inventer le fil à couper le beurre. Ça pouvait couper du beurre à l’occasion, ça oui, mais ça coupait surtout du shadok. Alors passons très vite sur l’invention du courant électrique, du téléphone, de la nitroglycérine, qui leur servait pour la cuisine et venons-en tout de suite à l’invention de la télévision. Une fois le cadre fait, ils décident que ça suffisait, hein ? Et qu’ils venaient d’inventer les lunettes de soleil. Il y avait la lunette télévision individuelle avec deux chaînes et la lunette télévision familiale. On s’asseyait devant et on regardait ce qui se passait derrière, ça faisait déjà une distraction. Mais le mieux, c’était de s’y mettre à deux familles, une devant et une derrière. C’est ce qu’on a appelé plus tard les sitcoms ou talk-shows qui donnaient lieu, quelquefois, à des scènes d’une extrême violence… ou excessivement endormante, ça dépendait. C’est un soir comme ça, où tout le monde dormait, qu’apparaissent sur les écrans des choses qui n’existaient pas… Qu’est-ce que c’était que ça ?

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Épisode27    Épisode 27
January. 01,2000

À peine avaient-ils inventé tant bien que mal la télévision shadok qu’apparaissent sur les écrans des animaux bizarres. Qu’est-ce que c’était ? Qui aurait pu le dire ? Qui ? Sauf, peut-être, la vieille légende. Eh oui, ces mignonnes petites bêtes, certains s’en rappellent. Ce sont… des gibis ! L’arrière-arrière-grand-maman du spectateur perspicace, elle s’en souvient bien. Ça les faisait pleurer d’attendrissement dans les chaumières ces petits gibis si mignons, si gentils, oh, pas si gentils que ça, n’exagérons pas. Ça les amusait de regarder ces pauvres shadoks se dépêtrer avec leurs ennuis. Ils leur faisaient même faire des bêtises, exprès. Alors hein ? Pour la gentillesse… vous repasserez grand-mère ! Et c’est une fois comme ça qu’ils s’étaient approchés trop près qu’ils avaient failli périr pollués par les miasmes délétères de la planète shadok en décomposition. Alors, ils étaient partis se refaire une santé, loin, très loin, à Hollywood, oui… Là, on les avait embauchés à prix d’or pour jouer dans les dessins animés. Le petit chaperon rouge, c’était eux… Blanche-neige, les petits nains, c’était eux, Titi, gros minet, c’était eux, la petite sirène, c’était eux. Et voilà qu’ils étaient revenus. Là, dans un trou de néant, ils avaient installé leur studio et leurs antennes… Mais, comment peut-il y avoir des trous dans du néant ? Dans du rien du tout ? On peut se demander… Eh bien ne nous le demandons pas, c’est comme ça. En tous cas, tout au long des jours et des nuits, ça n’était que fêtes, danses et galas dans des décors de paradis, que nous sommes bien en peine, hélas, de vous reproduire ici… Et tous les soirs, après le turbin, après le tintouin d’une vie harassante, ah ! Quelle consolation c’était pour les pauvres shadoks de retrouver tout cela, sur leurs écrans ! Oui, grâce aux gibis, la vie sur le grand rouleau allait-elle devenir heureuse ?

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Épisode28    Épisode 28
January. 01,2000

Vivre aveuglément, au jour le jour, ce que Big Blank avait écrit sur le grand rouleau, pour les shadoks, c’était pas une vie. Partaient-ils pour un joyeux pique-nique en famille que non, le grand rouleau avait décidé une journée de peine et de labeur, c’était la pagaille. Prévoir oui, il fallait prévoir, savoir ce que Big Blank avait écrit sur le grand rouleau car prévoir, projeter, planifier, n’était-ce pas la marque de tout peuple responsable et civilisé ? Or nous sommes un peuple responsable et civilisé, n’est-il pas vrai ? Certes, depuis que Big Blank nous a fait don d’horloges et de pendules perfectionnées, nous pouvons prévoir l’heure qu’il sera une heure après ou même huit heures après et ça, c’est quand même pas rien. Mais pour le reste, faut pas y compter. Donc, prévisionons. Le sorcier opinait qu’il fallait plus tôt que plus tard, amadouer le Big Blank en sacrifiant sur ses autels, quelques offrandes volontaires et bien choisies et qu’ainsi, il nous dirait ce qu’il avait écrit, lui, sur le grand rouleau. Mais il disait rien… D’autres offrandes, plus appétissantes et dodues sont sacrifiées mais Big Blank, toujours, faisait la sourde oreille. Et même en aurait-il eu une, d’oreille, qu’il se serait pas souvenu. Là, les offrandes volontaires la trouvait plutôt saumâtre. Singeries ! Simagrées ! Cabijouries tout ça ! criait Shadoko. Ce qu’il faut, c’est aller lire nous-mêmes ce qu’il y a d’écrit sur le rouleau. Ça, c’est scientifique ! Des trous sont creusés et pour le triomphe de la science, d’autres volontaires sont judicieusement aplatis pour s’infiltrer entre les spires du rouleau mais ils ne revinrent jamais, hélas… D’autres volontaires sont raplatis, d’autres puits sont creusés, puis un jour, ha… le sol trembla et du fond des puits sortit un noir et dégoulinant magma qui les noyait, les engluait… Quelle était encore cette catastrophe ?

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Épisode29    Épisode 29
January. 01,2000

Enfin, c’était gagné. Le grand rouleau avait parlé. Il leur livrait les secrets de leur avenir. Damne, c’était pas rose. C’était comme un pétrole noirâtre et gluant. Allez donc sortir des prévisions de ce magma ! Mais le chef shadok avait un principe ! Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu, même si il faut le prévoir avec ces cochonneries-là. Alors qu’ils se débrouillent. Une académie de haute prévisionnologie est créée, des équipes de prévisionneurs diplômés trient le « ça s’pourrait bien » du « c’est pas certain » et le « p'têt ben qu'oui » du « p'têt ben qu'non ». Des moulinettes prévisionnelles spécialement dressées débitent en mégabits et en virtuel les prévisions nécessaires au bien-être des populations. Malheureusement, les derricks à prévision foraient à travers plusieurs couches à la fois et tout était mélangé. La météo, la circulation, le lendemain, l’après-demain, le loto, les calendes grecques et la Saint Glinglin. Ça donnait des prévisions du genre : « Après-demain embouteillage de cumulus sur la nationale BU, suivi demain après-midi d’abondantes pluies d’autobus et de chute des cours de neige à la bourse de Tokyo ». Des prévisionneurs sont aussitôt passés au dépotoir, les prévisions s’améliorent. Demain, débitent les moulinettes, entre 10h et midi, abondantes chutes de groseilles et de pommes de terre, au-dessus de 200m. Grande joie dans les chaumières ! On sort les filets à groseille, les souricières à pommes de terre. Mais le lendemain arrivait et toc, ça n’arrivait pas. Les jours de quelques autres prévisionneurs, à notre avis, étaient comptés. Alors le chef shadok prit la parole en ces termes : « Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu ». C’est notre 1er principe, oui. Mais réciproquement, tout ce qui a été prévu doit OBLIGATOIREMENT arriver ! Tel est notre 2ème principe. Il ne restait qu’à le faire respecter, ce principe…

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Épisode30    Épisode 30
January. 01,2000

Tout ce qui est prévu par l’académie de hautes prévisionnologies doit obligatoirement arriver ! C’est ça le nouveau principe shadok. Et si ça voulait pas arriver, eh bien, fallait que ça arrive quand même ! voilà tout… La météo par exemple… Les pétroles prévisionnels annonçaient disons des pluies diluviennes et des inondations. Le lendemain, si le temps rechignait à pleuvoir et inonder, des équipes de prévisionneurs reporters munis de l’équipement adéquat, allaient reconstituer in situ le déluge prévu. Et ça applaudissait dans les chaumières… Ah oui, ils l’avaient bien dit hier… Ils sont forts quand même. Si c’était des avalanches sur le Fuji-Yama qui étaient prévues et qu’on n’avait pas de Fuji-Yama sous la main, ça faisait rien, on reconstituait ça en studio voilà tout. Évidemment ça faisait des frais mais c’était nécessaire pour le confort et la confiance des populations. Alors pour simplifier, on avait installé dans les campagnes et les clapiers des distributeurs publics de pluie et de beau temps télécommandés directement par les prévisionneurs. Le soleil et le beau temps était distribué aux shadoks les plus méritants, les moins méritants avaient droit aux pires orages. Ainsi non seulement les prévisions étaient-elles absolument conformes au pétrole prévisionnel, non seulement tout ce qui arrivait était-il absolument conforme aux prévisions mais les prévisions elles-mêmes étaient absolument conformes au dessein de la hiérarchie. Suffisait d’avoir des écrémeuses à prévision judicieusement bidouillées et des prévisionneurs conscients de leur responsabilité. Quant aux autres, ils passaient au dépotoir. Ainsi, quand la hiérarchie avaient certains shadoks dans le collimateur, on prévoyait pour le lendemain de très graves accidents de chasse… Et le lendemain, ça faisait pas un pli, couic, ils étaient péris. Et les populations s’extasiaient derechef… Ah, oui, c’est bien triste, mais c’est normal, ils l’avaient prévu. Ils sont forts, quand même… Bon, bientôt, ça sera plus gai grand-mère, on vous parlera des gibis !

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Épisode31    Épisode 31
January. 01,2000

Quand venait le weekend, on extrayait des pétroles prévisionnels les prévisions d’accidents d’autos. Malheureusement les autos, ça…, ça n’avait pas encore été prévu. Y en n’avait pas. Mais il fallait rester fidèle au principe sacré : Tout ce qui est prévu doit obligatoirement arriver ! Alors les familles munies de leur papi, de leur mamie, de leur cage à serein et de leur saucisson partaient sur la route en sens inverses. Ils se rentraient dedans obligatoirement ! Si le nombre des victimes n’était pas exactement conforme aux prévisions, eh bien on recommençait voilà tout. Pour les accidents d’avion, c’était pareil. On prenait une équipe de shadoks volontaires avec hôtesse de l’air qu’on faisait décoller du 48ème étage et tchac ! ça refaisait l’affaire. Oui, je sais, c’est encore bien triste tout ça grand-mère, mais bientôt c’est promis, on vous parlera des gibis ! Et voilà qu’ils furent pris d’une frénésie de prévisionnite aigue… Ils reforaient le grand rouleau, le pétrole prévisionnel rejaillissait, ça surproduisait… C’est des choses qu’arrivent dans ce métier. Alors, pour écouler le surplus, fallait prévisionner à tout va… On prévoyait que, dans tous les clapiers numérotés GA, on mangerait des briques farcies… On prévoyait que, tous les shadoks prénommés Gaston auraient des chapeaux ronds. On prévoyait même combien de pas chaque shadok ferait dans la journée. Et le lendemain bien sûr, les prévisionneurs vérificateurs vérifiaient. Mais tout ça suffisait pas. Ça surproduisait encore… Alors là, il fallut prévisionner des trucs que les shadoks savaient pas encore ce que c’était… En un mot, des crises… À peine finie la crise des lacets de souliers, qu’aussitôt après c’était la crise de la pomme de terre et puis la crise de l’atmosphère qui vous pompait l’air ; enfin la crise de confiance... On se méfiait, on s’épiait, on s’étripait au coin des rues : la crise ! la crise ! la crise ! Ah oui c’était dur avec ça d’être une population responsable, planifiée et civilisée.

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Épisode32    Épisode 32
January. 01,2000

Après la crise des lacets, la crise des pommes de terre, la crise de l’atmosphère, voilà que leur tombe dessus maintenant la crise de la carotte. Et pas n’importe quelle carotte s’il vous plaît : la crise de la carotte folle. La maladie de la carotte folle était une maladie excessivement contagieuse. Mais pour le shadok consommateur le danger n’était pas là rassurez-vous parce que du côté de la folie, hein ? eux-aussi ils sont plutôt gâtés. Ils sont immunisés depuis longtemps non, le danger venait de ce que tout le reste n’était pas immunisé. Toute la cuisine était contaminée… Les casseroles étaient prises au cerveau, les moulinettes vous sautaient dessus et vous hachaient menu, couteaux et fourchettes enragés sortaient de leur tanière, leurs hordes déchaînées se ruaient pour vous déchiqueter… Sauvez-nous, Ô chef, ils imploraient les pauvres… Sortez-nous de la crise de la sinistre carotte folle ! Mais côté sortie de crise, les pétroles prévisionnels, même vigoureusement sollicités, restaient muets. Et dans l’espoir de jours meilleurs, on reprévisionnait… on reprévisionnait ! Si bien qu’en essayant de sortir d’une banale crise de carottes folles, le chef les fait tomber dans une autre, plus terrible, la crise monétaire ! Parce que son académie de haute prévisionnite et ses prévisionneurs dévoués, oui, ça lui faisait quand même des frais ! Sans parler de ses frais de représentation à lui et de ses indemnités de ressorts de lit. Alors le chef shadok, qu’était pas la moitié d’une nouille malgré tout, fait prévoir par ses prévisionneurs dévoués que les impôts allaient augmenter. Il passait dans les chaumières dénicher la finance et les maravédis camouflés en ressorts de lit. Mais privées de ressorts de lit, les populations protestaient, murmuraient, la révolte couvait. On l’attendait au coin des bois et avec sa casquette de chef on pouvait pas le rater, ça devenait dangereux le métier.

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Épisode33    Épisode 33
January. 01,2000

Chez les shadoks, après la crise de la carotte folle, voilà maintenant que c’est la crise économique. Mais avant de continuer, disons quand même deux mots des tenants et aboutissants de l’économie shadok. Il y avait d’abord la reine. La reine Conjoncture et puis sa fille, la princesse Crise, que la reine avait eue d’un premier lit avec le roi Crédit. Crise était une sale petite qui cassait tout, déchirait tout. Crédit étant mort, la reine s’était remariée avec l’empereur Marché, qui lui-même avait une fille d’une grande beauté, la petite Reprise. Mais sa marâtre, jalouse de sa beauté, la tenait enfermée toute la journée à repriser les bêtises de sa sœur… de sorte que Reprise ne pouvait jamais repriser l’économie shadok, vous comprenez ? Ils allaient dans son temple, prier mère Conjoncture, d’être plus conjoncturelle. Ils brûlaient des cierges à sœur Reprise pour que ça reprenne. Mais elle pouvait rien faire la pauvre petite et ce n’était que crise sur crise… Le chef continuait à piquer les ressorts de lit pour les impôts : crise budgétaire. Alors on lui voulait sa peau au chef : crise de pouvoir. Et avec sa casquette de chef, on pouvait pas le rater ! Alors le chef shadok, qu’était toujours pas la moitié d’une nouille, décide que les pères de famille shadok les plus méritants auraient droit eux-aussi à une casquette de chef. Et comme ceux-là étaient en plus exonérés d’impôts, les candidats manquaient pas, vous pensez ! Quant à lui, comme couvre-chef si j’ose dire, il adopte le bonnet de nuit, ce qui était beaucoup plus en rapport avec ses occupations habituelles. Et ça en faisait des casquettes de chef qui se baladaient dans la nature… ça en faisait… des accidents au coin des bois ! Ah là là ! C’était plus la crise, c’était la guerre !

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Épisode34    Épisode 34
January. 01,2000

Les shadoks voulaient la peau du chef à cause des impôts qu’il leur piquait. Alors le chef avait nommé chef à sa place certains shadoks choisis qu’il avait lâchés dans la nature. Les kalachnikovs sortaient des armoires et les faux chefs étaient plus ou moins occis assez rapidement. Heureusement, le droit à la casquette de chef étant héréditaire, plus il en périssait, plus il y en avait. Bientôt, c’était toute la population shadok qui se flinguait les uns les autres à tire-larigot. Les kalachnikovs n’y suffisaient plus. On ressortait les vieux estramaçons, couleuvrines et rondaches des ancêtres. Et tout au long du jour, c’était la guerre. Et le soir venu, ah… quel réconfort c’était pour tous ces travailleurs de l’escopette et du flingot de retrouver sur leur télévision les émissions de télé gibi qui apportait à ces pauvres bêtes un peu du divin paradis gibi. Ah oui ! les gibis, il faut qu’on en parle, on a promis ! Eh bien sachez qu’ils étaient installés à l’abri là-bas dans un trou de néant. Trou de néant, trou de néant, direz-vous mais comment peut-il y avoir des trous dans du néant ? dans du rien du tout ? Car pour qu’il y ait trou, il faut qu’il y ait quelque chose autour, c’est bien connu ! Le trou est simplement de l’anti-quelque chose. Or le quelque chose ici c’est rien, alors ? Eh bien justement, puisqu’un trou est de l’anti-quelque chose, de l’anti-rien si vous préférez, c’est quelque chose obligatoirement. Autrement dit, les trous de néant sont des trous pleins. Et c’est dans ce trou-là que les gibis vivaient une vie heureuse. Là, ce n’était que jeux, chansons et suaves mélodies dans des océans de joie et de bonheur, de sorte qu’à part ça, il ne s’y passait pas grand-chose de nouveau. Alors, laissons-les à leurs chansons, à leurs plaisirs, ces chers petits, on retournera les chercher quand on en aura besoin ! Car pour le moment, chez les shadoks, d’autres évènements autrement inquiétants se préparent…

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Épisode35    Épisode 35
January. 01,2000

Toutes ces histoires idiotes de météo, accidents, de crises de carottes folles, de ressorts de lit, etc, etc… nous ont un peu fait perdre le fil de notre feuilleton. Alors revenons aux choses sérieuses. Les shadoks, dans l’espoit de jours meilleurs, continuaient à creuser le grand rouleau pour savoir quel avenir les attendait. Hélas, c’était encore pire. Les pétroles prévisionnels maintenant ne leur annonçaient que maladies, souffrances, décrépitudes… Or, tout ce qui est prévu doit obligatoirement arriver ! C’est leur principe, n’est-il pas vrai ? Alors on sort les machines à amaigrir, à maladir, à décrépir, on va leur inoculer les grippes et les pestes les plus sournoises. Ah mais non ! Ah mais non ! crie la population. Des prévisions oui, se faire ratiboiser non ! Et puisque le rouleau à venir nous livre d’aussi catastrophiques prévisions, et bien, allons les chercher nos prévisions dans le rouleau passé ! Oui, c’est ça, prévoyons le passé ! La voilà la vraie sécurité ! Scientifiquement remarquez, ils n’avaient pas tort parce que primo, si les choses qui ne sont pas arrivées, donc qui n’existent pas peuvent arriver, il n’y a pas de raison que des choses qui ont fini d’arriver, donc qui n’existent pas non plus, arrivent et parce que deuxio, ça lui est beaucoup plus facile au passé de rarriver vu qu’il a déjà vécu le truc et qu’il connaît les combines. Enfin et troisio, parce que ça va nous simplifier les choses vu qu’on a qu’à tout vous repasser mais à l’envers… Et même si vous devez revivre, pauvres malheureuses bêtes, quelques instants pénibles, le passé, ça ne sera jamais pire que l’avenir, l’avenir tragique qui vous attend. Alors on déménage dare-dare les derricks, on creuse dans l’autre rouleau, les prévisions de passé jaillissent, c’est gagné ! Ah mais, ah mais, c’est pas du passé shadok ça ? Bah, il s’en passe quand même de drôles de choses dans le passé !

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Épisode36    Épisode 36
January. 01,2000

Le rouleau à venir leur débitait des prévisions tellement sinistres que pour plus de sécurité, les shadoks allaient prévoir leur passé. Et voilà que sortent Adam et Eve ? Voilà Noé et son arche ? Voilà Napoléon à Waterloo ? Ah mais ah mais, la vieille légende a beau fouiller dans ses grimoires, jamais, de mémoire de grimoires, les shadoks n’ont eu d’Adam ou même d’Eve ! Alors c’est donc qu’au moment du fameux Big Blank, souvenez-vous, les shadoks ont dû tomber sur une planète destinée à d’autres oiseaux ! Mais quels drôles d’oiseaux ! Or tout ce qui est prévu doit obligatoirement arriver ! Même si c’est du passé et même si c’est pas le nôtre ! Mais avant de vivre ce passé-là quand même il voulait choisir. Alors la vieille légende passe les pétroles dans sa moulinette et voilà retranscrit en shadok et en couleur quelques épisodes de leur nouvelle histoire. Shadokléon était un tour opérator qui avait ouvert boutique à Paris et organisait des excursions à prix réduit. On visitait l’Italie, Austerlitz, les pyramides et même Moscou. Mais au retour la bérézina avait débordé et tout ce beau monde, avec ses valises et ses victuailles périrent noyés. Ah non ! Ah non ! Tout ça c’est trop triste ! crie la population, creusons plus profond ! Là, on tombe sur Shadok Colomb. Shadok Colomb, disaient les pétroles, était un pauvre marin breton qui pêchait le hareng. Mais y avait pas de hareng et c’était la misère. Alors il partit très loin, très loin sur la mer déchaînée mais aucun hareng ne se profilait à l’horizon. Or un jour, du haut du grand cacatois, un marin s’écria « Hareng ! Hareng ! Hareng ! » Or c’était l’Amérique peuplée de ses terribles harengs rouges. Shadok Colomb et ses marins furent tous mangés et ne revinrent jamais. Non ! Non ! C’est encore triste ! crie la population. Recreusons ! Recreusons ! Alors voilà que sort un shadok cheval et en bois mais ça, on en parlera la prochaine fois.

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Épisode37    Épisode 37
January. 01,2000

Shadokléon noyé, Shadok Colomb mangé, non, cette histoire-là, ça les intéresse pas, alors on creuse plus loin. Et là, c’est l’antiquité. Voyons voir… Pour aller à Troie libérer la belle Angèle, les shadoks avaient bricolé un cheval en bois et à pédale. Toc toc toc fait le cheval. Laissez entrer un pauvre cheval égaré. C’était une ruse… Mais les troyens plus rusés, eux, avaient bricolé un serpent en bois aussi bien sûr. Toc toc toc fait le serpent… Entrez, fait le cheval. Alors c’est un vrai carnage et les shadoks furent tous tués. Ah non ! Ah non ! C’est toujours des malheurs, c’est toujours des massacres… creusons encore plus loin. Plus loin, c’est Shadok Noé qui embarque ses passagers. Voilà Shadok poulet et Shadok poulette qui partent en voyage de noces. Shadok éléphant et Shadok éléphante, Shadok cochon et Shadok cochonne, enfin tous les couples de Shadoks et de Shadokes, chacun selon son espèce, qui partent pour un voyage de rêve. C’est la joie, c’est la fête. Voilà enfin du passé intéressant ! Hélas, la visibilité était mauvaise, et l’iceberg, le féroce iceberg, guettait alors adieu veaux, vaches, cochons, poulets, adieu Noé ! Non ! Non ! C’est trop triste ça aussi ! Bon alors les amoureux Shadok Adam et Shadok Eve, oui, oui, oui, ça on veut ! Shadok Adam et Shadok Eve habitaient une petite maison et le proprio, monsieur Eden, et qu’était pas un mauvais bougre, leur avait permis de manger de tous les fruits du jardin. Mais c’était que des bananes… Que des bananes ! Que des bananes… Or ils avaient pour voisin une espèce de serpent velu du nom de Shadok Démon, qui avait un barbecue, où il faisait rôtir du cochon. Adam et Eve trouvaient ça bon, ça les changeaient des bananes. Mais voilà que le père Eden rentre dans une sainte colère. Manger du cochon ! Oh mais c’est contraire à sa religion ! Il les chasse de sa maison et depuis, Shadok Adam et Shadok Eve furent condamnés à vivre sous les ponts dans des caisses en carton. Non ! Décidément, revivre ce passé-là, les shadoks voulaient pas ! On essaiera de trouver mieux la prochaine fois.

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Épisode38    Épisode 38
January. 01,2000

Pour être plus heureux les pauvres shadoks voulaient revivre leur passé. Mais même le paradis terrestre, ça leur plaisait pas comme vie à cause du proprio qu’était un sale type. Si on remontait plus loin, alors on tombait sur les pithécanthropes. Et pour les shadoks tellement soucieux de leur esthétique, jouer des pithéshadoks, quelle déchéance ! Plus loin c’était les shadokssauriens et shadoksptérixes, c’était pas beaucoup mieux. Et s’ils voulaient remonter, remonter encore le temps alors c’était les shadoks homards, les shadoks huitres, les shadoks oursins. Et puis les rotifères, les poilifères, les virus nains et les machins qu’on savait même pas c’que c’était. Et à la fin, pschitt, plus rien. La disparition, la dissolution totale, voilà ce qui les attendait s’ils remontaient le temps jusqu’au bout pour trouver le bonheur. Pour saisir toute l’horreur de leur situation, il serait bon, mesdames et messieurs, de nous raccrocher ici au fil de notre récit qui s’est un peu emmêlé il faut dire, au gré de toutes les péripéties, parenthèses et digressions diverses que nous a imposé cette lamentable histoire. Alors souvenez-vous, ils étaient condamnés à vivre sur un grand rouleau avec d’un côté leur avenir, de l’autre leur passé. S’ils pompaient dans un sens pour vivre cet avenir alors ce n’était que crises, guerres, maladies… S’ils pompaient dans l’autre sens pour revivre leur passé et bien c’était pareil. Et c’était même pire parce qu’ils redeviendraient microbes, molécules, atomes, quarks, et puis, haha, rien… Alors à tout prendre ils disaient, pompons vers l’avenir parce que l’avenir quand même, c’est ça l’avenir ! C’est ça le progrès ! De toute façon, ça peut pas être pire. Mais qu’arrivera-t-il quand on sera arrivés au bout du rouleau ? Ils voulaient savoir ! Alors, ils creusèrent, ils creusèrent jusqu’au plus profond du rouleau pour voir ce qu’il y avait d’écrit. Mais là, les pétroles prévisionnels leur révélèrent la hideuse image de la bougrinette. La bougrinette ! Autrement dit la mort ! Puisqu’il faut l’appeler par son nom…

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Épisode39    Épisode 39
January. 01,2000

La bougrinette ! La mort ! Voilà ce qui les attendait au bout de leur rouleau, les shadoks, s’ils continuaient à pomper bêtement vers l’avenir. Mais ils avaient déjà mouru tellement de fois, qu’une fois de plus, une fois de moins, c'est pas ça qui les gênerait tellement. D’ailleurs le marin shadok qui passait par là le disait bien. Bah quoi la mort, c’est pas dramatique ! C’est quand même une expérience intéressante qu’il faut avoir vécue au moins une fois dans sa vie. Oui, m’enfin, hein, ils préféraient pas. Et selon un raisonnement qui leur étaient coutumiers, ils dirent : Pas de problème, supprimons la bougrinette, gommons-la, tuons-la. Ainsi la mort fut condamnée à mort. Ola, ola, réfléchissez, plus de mort, plus de moyens d’exterminer virus, microbes et cochons, plus de boudins, plus de saucissons, plus moyen de s’occire allègrement les uns les autres ce qui leur enlèverait au bas mot les trois quarts des plaisirs des vies qui leur restaient à vivre. Ainsi, la bougrinette, la mort, eut la vie sauve. Mais tout ça ne fait quand même pas avancer notre histoire parce que là, les shadoks étaient bel et bien coincés. Ou bien ils pompaient vers l’avenir, et au bout du rouleau, c’était la mort, ou ils dépompaient vers le passé, et à l’autre bout, c’était rien. Dans un sens comme dans l’autre, c’était la fin. Alors, mettez-vous à leur place cher spectateur, pour vous, ça serait la détresse, la panique, l’horreur, le désespoir ! Les cerveaux des shadoks, ces innocentes bêtes, étaient restés insensibles jusque-là à tous ces problèmes d’essence et d’existence, de fin dernière, insensibles à toutes ces sortes d’angoisses existentielles, mais là, c’était bien fini ! Voilà que leur tombe sur le poil une nouvelle race de microbes spécialisés dans la prolifération des angoisses existentielles, j’ai nommé les terribles Zangst !

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Épisode40    Épisode 40
January. 01,2000

Le néant, en ce temps-là, voyez-vous, était plein de trous. Il y avait le trou des gibis, ça on le sait déjà, mais y avait aussi le trou au marin et le trou à gégène. Parce que, quand le Big Blank avait fait passer la planète shadok dans le néant, tous ceux qu’étaient pas là n’y étaient pas passés dans le néant et ça avait fait des trous dedans. Le marin shadok à ce moment-là était parti se promener sur son île déserte sous-marine, il s’était retrouvé dans son trou sous-marin avec cocotier sous-marin et tout et tout, et là il menait joyeuse vie, le bougre ! Quant à gégène, c’était un insecte, terrible insecte Gégène, maître de la Terre. Les shadoks autrefois avaient bien essayé de la conquérir sa Terre mais il l’avait complètement défigurée et depuis Gégène leur vouait une haine féroce et avait juré de les exterminer, de les effacer du cosmos… Alors, il avait donné naissance à toute une descendance de micro-gégènes : bacilles, virus, et microbes de tout poil. Et pour assouvir sa vengeance, il lâchait tout ce beau monde à travers l’espace pour aller inoculer aux shadoks les maux les plus malins. Ils avaient connu la maladie qui fait rétrécir, et puis la champignonite, la décrépite, la déglinguite, les épidémies de ratingite, de scoliose du foie, fibiose, nivose, pluviose, etc… Mais la douleur, la souffrance des shadoks depuis longtemps on avait l’habitude. Je soupçonne même qu’ils en tiraient quelque jouissance car disaient-ils : « Si ça fait mal, c’est que ça fait du bien ». Telle était leur devise. Bref… Aucun micro-gégène n’en était encore venu à bout et les shadoks, obstinés, revivaient. Eh bien, si on ne pouvait pas les exterminer en contaminant leur corps, on les exterminerait en contaminant leur âme. Voilà ce qu’il disait, Gégène ! Oui leur âme ! leur pensée, leur conscience si vous préférez ! Et c’est là que jaillissent du trou à Gégène une nouvelle génération de micro-gégènes mille fois plus redoutables… les Zangst ! La belle intelligence shadok allait-elle bientôt disparaître ?

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Épisode41    Épisode 41
January. 01,2000

Sortis du trou à Gégène, voilà que débarquent les terribles Zangst qui vont s’attaquer au cerveau des shadoks. C’est toute la clique des dépressionos, paranoïos, hystérios, et autres maniacos, schizos et névros… suivis du grand Zangst lui-même porteur des pires angoisses. Depuis que les shadoks savaient qu’à l’autre bout du rouleau, ce qui les attendait, c’était la bougrinette, la mort, leur pauvre cerveau s’était engraissé de noirceur, de peur, de panique, et pour l’armée des Zangst, c’était pain béni, vous pensez. Mais direz-vous, où est le danger de soi-disant virus cérébraux quand on n’a pas de cerveau ou si peu. Juste 4 cases… autant dire pas de cerveau du tout. Ils ne devaient pas courir grand risque de ce côté-là. Eh bien si justement, parce que, dans l’univers shadokien, si la fonction créé l’organe, eh bien la maladie aussi pouvait le créer… l’organe. De sorte que si le bacille du cor au pied par exemple tombait sur une bestiole qui n’avait pas de pieds, eh bien il lui en fabriquait un vite fait, et voilà tout. Or, les Zangst voyaient bien qu’ils ne pourraient pas exercer leur art dans des cerveaux aussi exigus, alors les voilà qui amènent leurs pelleteuses psychiques, leurs bulldozers psychiques, leurs marteau-piqueurs psychiques, et voilà le shadok muni de tout un tas de cerveau annexes excessivement durs à porter il faut dire. En temps normal, les cases du cerveau shadok ne contenait que les 4 instructions strictement nécessaires à son activité du moment. J’enfonce un clou GA BU ZO MEU, GA BU ZO MEU. Et quand c’était fait, le programme passait aux oubliettes mais là, tel des poubelles, les cerveaux parasites se gavaient de tous ces détritus de programme et proliféraient de plus belle. Et quand le shadok s’y attendait le moins, hop ! les Zangst, tout d’un coup, vidaient les poubelles… alors la mécanique pensarde shadok s’affolait, paniquait, l’angoisse redoublait. À ce train-là, les shadoks allaient devenir encore plus cinglés. Et tout ça à cause de la bougrinette. Ah ! Quelle tristesse…

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Épisode42    Épisode 42
January. 01,2000

Terrassés par les Zangst, la population shadok sombre dans la démence. Leur tête enfle, les cerveaux poubelle prolifèrent et se disputent l’enveloppe charnelle de la malheureuse bête. Marchaient-ils tranquillement dans un sens que toc, une poubelle vidait ses détritus et lui commandait d’aller aussi dans l’autre sens. Une autre voulait qu’il plante aussi des clous, une autre qu’il fasse la vaisselle, qu’il mange des nouilles et tout ça en même temps. De même le shadok était-il en train d’exécuter quelque programme d’innocents plaisirs qu’une poubelle rabat-joie lâchait la bonde. Que fais-tu là à t’amuser ? houspillait-elle. Si ta mère sait que tu vis, elle sait que tu pompes. Alors il pompait… Et aussitôt après une autre poubelle déversait ses immondices. Pourquoi donc pompes-tu imbécile ? Mais pour vivre il répondait… Vivre ! Mais pourquoi vivre ? insinuait la poubelle… Alors il pompait plus et se jetait à l’eau. D’autres poubelles se déchaînaient… De quoi ? De quoi ? On veut se noyer ? Et ta vaisselle qu’est pas faite ! Et ton auto qu’est pas finie de payée ? Alors il repompait. C’était comme si le shadok trimballait avec lui tout un troupeau d’anges gardiens musclés qui lui tombaient sur le poil à coup de marteaux psychiques. Et pour tous les satisfaire, il courrait comme un dératé du four au moulin, du pompage au piochage, du labourage au pâturage et tout le reste. S’il désobéissait, alors les poubelles déversaient dans sa pauvre tête des tonnes de mea-culpa bien gras… C’est ma faute, c’est ma très grande faute, punis-moi, oui, punis-moi plus fort ! Tape encore plus fort ! mon ange… Et si ça suffisait pas, il se tapait dessus tout seul à coup de maso-marteau. Car en effet, on n’est jamais aussi bien battu que par soi-même. Telle était leur devise. Ainsi voilà le shadok muni d’un espace cérébral gigantesque, les poubelles cérébrales y soufflent des vents néfitiques, les tempêtes délétères de thèse, d’hypothèse et de prothèse, les vents coulis du doute… En un mot le shadok se met à réfléchir… Dans un cerveau pareil, imaginez ce que ça peut donner !

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Épisode43    Épisode 43
January. 01,2000

Ravagés par les Zangst, les cerveaux parasites shadok continuaient à proliférer. Résultat : un dysfonctionnement pénible de leur mécanique cérébrale, que, faute de mieux, on a appelé depuis réflexion, intelligence, conscience et toutes ces sortes de choses. Je pense ! Je pense ! criait le shadok. Et si je pense, c’est que je suis, oui ! Mais, gambergeait-il, si je pense que je ne suis pas, alors je suis parce que je pense. Oui, mais je suis aussi ce que je pense, c’est-à-dire qu’en même temps je ne suis pas. Je sais pas si vous me suivez… D’un autre côté, regambergeait-il, si je ne pense pas, je ne suis pas mais je suis quand même parce que je pense que je ne pense pas, etc, etc… Et leur mécanique pensarde se déglinguait de plus belle. Pour les guérir le devin plombier les psychonomisait par un traitement spécial à la psychonomiseuse. Là, le shadok est invité à descendre au plus profond de sa mécanique intime pour aller à la recherche de son moi. Voilà, il est descendu. Ah, la psychonomie shadok disait le devin plombier est uniquement une affaire de plomberie. De sa part, on s’en serait douté. La pensée shadok passe d’abord dans le compteur à gaz qui alimente le chauffe-eau de l’inconscient. Ça remplit la baignoire du subconscient où s’ébat une colonie de lapsus. Et tout un régiment de joyeux fantasmes qui se lavent les pieds. Avec la psychopompe à refoulement, on vide l’eau du bain qui descend dans les sous-égouts du sous-moi. Et là, on pêche des tas de moi. Un moi en Napoléon, un moi gagnant le gros lot, un moi ange exterminateur, un moi en premier communiant. Mais tout ça, c’est pas mon vrai moi pleure le shadok… Plus bas alors ! Descend plus bas ! lui crie le psycho plombier. Plus bas, au plus profond des égouts, c’est le trou, le vide cérébral shadok intégral le grand trou de l’oubli, les limbes autrement dit la limbido… Et le vrai moi est là, tapi dans l’ombre quelque part… Ce serait intéressant de savoir quelle tête il a.

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Épisode44    Épisode 44
January. 01,2000

Le shadok malade de la tête est allé se faire psychonomiser. Descendu au plus profond de sa plomberie intime, à la recherche de son moi, il est tombé dans le gouffre de la limbido. La limbido qu’il ne faut pas confondre avec un autre trou qu’on trouve plus couramment chez les téléspectateurs perspicaces, la libido, généralement rempli, hélas, de honteuses poupées gonflables et de graffitis obscènes. Chez les shadoks, rien de tout ça ! La limbido shadok était déserte et vide. Un vent de non plaisir soufflait sur un triste océan de non-jouissance. Et quoique de proportion gigantesque, elle était désespérément vierge de toute pensée et de tout projet un tant soit peu salace. Certes, vous avez pu remarquer, de-ci de-là, dans nos épisodes, des shadoks munis d’attributs qui auraient pu vous faire espérer des choses de ce côté-là mais non, c’était uniquement pour faire joli. Les shadoks en effet, n’ont pas encore eu le loisir d’explorer ce vaste domaine de la recherche scientifique. Nous y consacrerons peut-être certaines de nos émissions spéciales mais plus tard. Enfin bref, son vrai moi au shadok, il était pas là, il avait été mangé. Et comme les Zangst n’avaient pas trouvé ça mauvais, ils s’empressent de manger aussi le shadok, qui n’avait plus de moi par le fait, mais qui n’était pas mauvais quand même. Alors plus de shadok. Or, comme c’était un shadok qui était à l’intérieur de lui-même, le lui-même lui-même, si j’ose dire, disparaît. Les Zangst, déchaînés, inoculent psychonomiseuse et psychonomiseur. La psychonomiseuse en perd la raison, le devin plombier en perd ses poils. Tout était foutu pour lui, parce qu’on ne peut plus psychonomiser les gens si on n’a pas de poils, c’est bien connu. Et le voilà réduit à la mendicité… « La charité… » il priait « Un p’tit poil s’il vous plaît… Un p’tit poil pour vous faire psychonomiser… » Le psychonomiseur tombait dans l’indigence, voilà les shadoks abandonnés à leur triste sort, mais il restait un espoir, l’institut de psychocybernétique du professeur Shadoko.

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Épisode45    Épisode 45
January. 01,2000

La psychocybernétique du professeur Shadoko consistait à rafistoler la mécanique pensarde shadok à l’aide du grand psychordinateur. Il fournissait à la demande de la logique shadok du genre : tous les chats sont mortels, Socrate est mortel donc Socrate est un chat. Ou plus précisément encore : tout ce qui est vivant est mortel, Socrate n’est pas vivant donc Socrate n’est pas mortel. Et s’il n’est pas mortel, on peut se demander de quoi il est mort évidemment. Mais ça, le psychordinateur s’en fichait, c’était logique donc c’était vrai. Pour psychocybernétiquer le shadok, on commençait par lui brancher une entrée qui transmettait à sa machinerie cérébrale les sensations du monde extérieur. Mais par souci de simplicité, le signal titilleur était toujours le même. De sorte que le signal crème au chocolat par exemple était strictement identique au signal coup de pied dans le derrière. Ainsi les mets les plus délicats pouvaient être avantageusement remplacés par une série de coups de marteau sur la tête. Ça faisait des économies. Ensuite on lui arrangeait la mémoire en paquets de 4 bits, je veux dire MEUbits, comme on appelait ça. Chaque paquet étant relié par une ficelle à un tricoteur central qui fait marcher le programme. C’était automatique. On avait par exemple le programme de marche automatique qui fonctionnait comme ceci… Instruction 1 : faire un pas en avant… Instruction 2 : est-ce que ça fait mal à la tête ? Non ? Alors revenir à 1… faire un pas en avant… est-ce que ça fait mal à la tête ? Oui ? Alors stop. Il y avait aussi le programme de communication automatique qui enchaînait les GA BU ZO MEU au hasard, ce qui permettait de soutenir de très longues conversations sans vraiment se fatiguer. C’est pas tellement que les shadoks avaient un urgent besoin de communiquer mais quand on a des machines à communication, faut bien que ça serve à quelque chose. Tout ça, c’était bien joli mais les Zangst n’avaient pas dit leur dernier mot. Et le grand Zangst buguerre guettait…

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Épisode46    Épisode 46
January. 01,2000

Ah… Quel soulagement ! Grâce à la psychocybernétique, les shadoks sont entièrement automatisés et vivent enfin une vie un peu mécanique certes, mais heureuse. Pourvu que ça dure. Eh bien non, ça ne dura pas. Car voilà le grand Zangst buguerre qui arrive avec ses cages à virus et ses sacs à bugs qui vont tout bouffer. Le génial programme de marche automatique devenait ceci… Un : comparer l’avant A et l’arrière B. Deux : A est-il plus grand que B. Oui ? alors trois : faire un pas en avant. Quatre : revenir à un. A est-il plus grand que B. Non ? alors trois bis : faire un pas en arrière. Revenir à un, etc. Avec ça, les shadoks pouvaient passer leur journée à marcher sans aller nulle part. C’était pratique. Après, les bugs s’attaquent aux mémoires. Tout est mélangé : marche, GABU et le reste. Ça donnait ceci… Et le grand ordinateur lui-même savait plus où donner de la tête et entrait dans la danse. C’est depuis ce temps-là qu’on l’appelle le grand désordinateur. Mais hein, on ne peut pas finir notre feuilleton avec des shadoks comme ça, non ! Car la fin du rouleau inexorablement approchait… La bougrinette menaçait. Bientôt, pour tous, ce serait ha ! la mort ! Pour les préparer à cet heureux évènement, la bougrinette faisait des promotions à la télévision… Elle leur offrait un grand choix de fins dernières, ravissants enterrements, délicates tortures, bûchers bien chauds, empalements, décollements… Alors dans leurs têtes, les Zangst leur déversaient les plus noires déprimes, ils se languissaient, s’abolissaient, se limacaient… Tout est foutu gémissaient-ils. Tout est moche… Tout est rien du tout… La vie ne vaut plus la peine d’être vécue… D’ailleurs la mort vaut-elle-même la peine de mourir ? Il fallait agir, arrêter le temps ou alors couper le rouleau et envoyer cette maudite bougrinette exercer ailleurs sa coupable industrie. Oui mais, comment faire ?

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Épisode47    Épisode 47
January. 01,2000

Munie de tous ses ustensiles de mort, la bougrinette, inexorablement, approchait. Ça voulait dire la fin. La fin du rouleau, la fin des shadoks. Mais le devin plombier disait qu’il allait arrêter tout ça, que grâce à ses pouvoirs magiques, il allait amadouer Big Blank, arrêter le temps, couper le rouleau. Malheureusement, ses pouvoirs magiques, hein ? ils s’étaient un peu rétrécis depuis qu’il n’avait plus de poil. Les tables refusaient de tourner et c’est tout juste s’il pouvait transformer l’or en fromage râpé. En temps normal il en fabriquait facilement des poils oui, il avait même ouvert un nouveau commerce de brosses à dents et de balais pour écouler ses surplus. Mais même sur lui, ça marchait plus. Parce que si y a plus de poils, y a plus de magie et si y a plus de magie, y a pas de poils. Prier Big Blank de leur envoyer la clé d’un trou de néant pour se réfugier, fallait pas y compter, il était en train de se baigner les pieds. Même le sacrifice de dodus shadoks volontaires pour lui, c’était roupie de sansonnet. Arrêter le temps ? Big Click et Big Clock, ces deux ouistitis-là répondaient qu’ils avaient pas le droit vu qu’ils étaient sous contrat, à temps plein. Quant à couper le rouleau, le grand ciseau céleste était occupé à couper les cheveux de la comète de Halley. La bougrinette avait gagné. Et les pauvres shadoks, complètement désespérés, anéantis, raplatis, allaient périr à jamais. C’était fini, oui fini. Alors… Aussi bien arrêter là notre histoire. Mais, du fond du néant, retentit alors un grand cri ! Coupez pas ! Coupez pas ! C’était les gibis là-haut dans leur trou de néant ! Oui, eux, ils avaient décidé de les sauver. C’est pas tellement qu’ils avaient pitié remarquez mais ça serait dommage, il disait, de se priver du spectacle d’animaux aussi rigolos. Et ils leur envoyèrent la machine… La machine qui, peut-être, allait les faire renaître. La machine ? Qu’est-ce que c’était encore que ce machin-là ?

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Épisode48    Épisode 48
January. 01,2000

Pour sauver les shadoks, les gibis vont leur envoyer leur machine secrète le muto-maton. Il permettait, le muto-maton, de muter quasiment n’importe quoi dans les nourritures et les œuvres d’art les plus exquises. Mais quel était leur plan ? Eh bien disaient-ils, allons muter les shadoks en gibis pour qu’ils viennent chez nous faire les imbéciles et que nous nous en amusions. Et ils descendent sur leurs ondes de télévision. Oui, grâce aux gibis, les shadoks étaient sauvés. Ils allaient pouvoir fuir l’horrible rouleau, l’immonde bougrinette… Ils allaient connaître le paradis gibi. Ah merci, merci les gibis. Et c’était touchant de les voir, eux qui s’étaient affrontés pendant des générations fêter dans la joie et l’allégresse leur réconciliation. Oui ! C’était touchant. Mais hélas, les Zangst guettaient. Pour les Zangst, la belle intelligence gibi, c’était un mets de choix. Et tels de vulgaires shadoks, voilà les pauvres petits pris de psychasthénie, de schizophrénie, des pires folies. Ah quel triste spectacle c’était… Alors vite ils remontent chez eux se refaire une santé… Hélas on ne sait pas s’ils guériraient jamais. Heureusement restait la machine à muter. Oui oui oui, mutons nous nous-mêmes. Changeons-nous en êtres divins et sublimes, fuyons cette maudite planète et son immonde bougrinette ! Muter oui, mais si l’engène le voulait bien. Car si les cerveaux shadoks ont été infestés récemment par les Zangst, leur enveloppe charnelle, elle, depuis longtemps était investie par des gènes tout aussi malins ! ça datait du temps où ils étaient allés conquérir la planète à Gégène. Or Gégène avait une nombreuse progéniture qu’on appelle justement les G-gènes et à cause de la crise du logement qui sévissait là-bas, les G-gènes avaient squatté l’intérieur des shadoks qui restaient. Voilà tout le secret de la G-gènétique shadok. Alors muter oui, mais encore fallait-il que les G-gènes, propriétaires des logements cellulaires, consentissent à engager les travaux de mutation. On verrait…

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Épisode49    Épisode 49
January. 01,2000

La bougrinette, inexorablement, approchait. Pour y échapper, il suffisait de muter. Et avec le muto-maton gibi, c’était facile, simple problème de G-gènétique. Car sachez que la boucherie intime du shadok était divisée en appartements ou cellules où habitaient les G-gènes. Pour les faire muter, on leur envoyait, par la poste, des prospectus pour refaire leur appartement avec facilités de paiement. Alors les G-gènes s’y mettaient et tout le shadok était chamboulé : il mutait. Voyez, c’était simple. Malheureusement, le mode d’emploi du muto-maton était pas clair. C’était en gibi-naire mais le marin shadok disait que lui, il savait. C’est vrai qu’il savait déjà faire muter pour son usage personnel les goémons grimpants en liqueurs les plus exquises. La population est rassemblée. Ah, mais oh là, oh là, crie la population… Muter oui ! Mais muter en quoi ? On veut savoir ! Montrez-nous des échantillons ! Et quelques shadoks volontaires sont donc passés d’office au muto-maton. Ça donnait le shadok tripède, la pède à poils, à plumes ou à tire-bouchon, le coq ovin, le ver à pied, etc, etc… Tout ce beau monde était mis à paître dans des ménageries où la population avait tout loisir d’observer leurs mœurs, leur vie sociale et leurs vertus. Après quoi, on votait. Voulez-vous être shadokouifère ou shadokvipare, sissipare ou golipare ? Voulez-vous des sexes ou pas de sexe ? Ah là, question intéressante. Jusque-là, chez les shadoks, vous le savez, pour pondre un œuf, suffisait de compter jusqu’à 4. Solution un peu élitaire vous me direz puisque réservée aux shadoks les plus éduqués. Certes, mais leur divin créateur dans son infinie sagesse, avait pris soin de dissocier les deux fonctions essentielles de reproduction et d’affection pures. D’autres auteurs, hélas, pour de basses raisons d’efficacité et de prolifération de leur création, avaient naguère osé ce honteux amalgame. Ces auteurs-là, croyez-moi, devaient être de sacrés cochons mais je m’égare. Ah ! Les résultats du vote vont arriver. En quoi les shadoks vont-ils donc muter ? Ah…

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Épisode50    Épisode 50
January. 01,2000

Ce matin-là, les premiers shadoks se pointaient au grand institut de mutinerie avec leur petit ticket pour se faire muter. Mais le devin plombier, ça lui plaisait pas. Quoi ? Un vulgaire pirate faire de la magie à sa place ? Alors il arrive, avec son petit nécessaire de toilette et dit que, pour plus de sécurité, le muto-maton, fallait le tester… que lui allait se sacrifier et qu’on verrait si ça lui remuterait ses poils à lui. Test réussi, avec du poil il est ressorti, mais sans son petit nécessaire vous remarquerez. Eh bien ça marchait ! La population avait confiance. On pouvait y aller. Alors le marin introduit le premier shadok dans le muto-maton par la fente prévue à cet effet à bâbord, titille les G-gènes mutagènes avec la manivelle disposée à tribord, et hop… hop… c’est raté. Les G-gènes apparemment ont pas la tête à ça. Pas grave dit le marin. Suffit d’astiquer les boulines et de graisser le grand cacatois. Mais cacatois ou pas, ça ratait, ça ratait, ça loupait ! Les loupés protestaient… Ah mais, ah mais, mais nous on voulait muter en Adonis, en chérubin, en Éliacin, pas en ces sales machins-là ! Remboursez, remboursez ! C’est vrai, ces pauvres shadoks loupés, on aurait dû en toute humanité si j’ose dire les rendre à leur forme première… les démuter ! Mais c’était pire, ça surloupait. Alors on remutait les surloupés… Muter, démuter, remuter, démuter et à la fin… voyez ce que ça donnait… Enfin tout ça finissait au dépotoir. Sauf quelque uns, quand même, que le marin mettait à mariner dans sa liqueur de goémon, ça pouvait servir pour ses expériences. Il étarque les galhaubans, il choque le phoque et la trinquette. Cette fois c’est sûr, ça va marcher. Et la population reprend confiance mais elle avait tort parce que le devin plombier, son petit nécessaire qu’il avait laissé dedans, c’était plein de Zangst vous comprenez ? Alors c’est la lutte fratricide entre les deux tribus descendant de Gégène. En un mot, les G-gènes dégènaient. Eh bien question mutation, les shadoks qui restent, j’en donnerais pas cher.

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Épisode51    Épisode 51
January. 01,2000

Les G-gènes dégénérés étaient pris d’une folie mutagène et faisaient la foire dans les entre-tous. Le marin shadok disait qu’il maîtrisait la situation mais c’était pas vrai. Son muto-maton est déchaîné, et sans considération de foi, de mérite, ou de religion, il mute, mute, et remute du shadok à la chaîne. C’était quand même bien eux les shadoks qui voulaient muter pour échapper à la bougrinette ! Eh bien on allait leur montrer. Là c’est un séminaire d’empailleurs de choux mutés en shadoks kangourous… Là c’est un congrès de colleurs de nouilles mutés en shadoks grenouilles. Là c’est toute la petite famille mutée en couvée de shadoks potin. Ça mute, même les bestioles qui ne demandaient rien à personne. Et voilà les lapins poissons, les serpents moutons et les maquereaux zèbres avec leur petite sirène. Les G-gènes non contents de ça, montent sur le pont pour muter le marin en personne. Il les calme avec deux ou trois flacons de sa liqueur de goémon mais c’est pire, les voilà à moitié pris de boisson. Et dans les vapeurs du goémon, ils confondent l’animal et le végétal, on croit semer des haricots et voilà qu’il pousse des vipères. Les artichautsvivares vont pondre dans les lavabos, il faut aller traire les choux mammifères, les pieuvres ronces jaillies des égouts déchirent les passants et c’est pas fini… Bourrés de liqueur de goémon, les G-gènes veulent lui piquer le reste de ces précieux flacons… Nan, nan, pas celui-là, dans ce bocal-là, c’est son fétiche, c’est le joli mutant raté qu’il avait mis à mariner. Le reste, n’empêche, ils partent avec… Alors là, c’est l’orgie, dans leur démence mutique, les G-gènes maintenant mélangent l’animal et le métal : aspirateur, moulinette, scie-sauteuse et tronçonneuse, tout ça, tels des harengs, pondent des millions d’œufs, qui éclosent et saucissonnent du shadok à tout va. Alors autant vous le dire tout de suite cher téléspectateur, pour les shadoks, ça sent la fin… Mais avec ces bêtes-là, vous savez, on ne sait jamais…

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Épisode52    Épisode 52
January. 01,2000

Les G-gènes déments continuaient à submerger la planète d’horribles mutants en fer mais les requins tronçonneuses, les bancs de harengs atomiques n’étaient que l’avant-garde de l’apocalyptique armada, la horde des dinosaures blindés, leur queue monstrueuse déploie tel le couteau-suisse pas moins de 99 calamiteuses mécaniques : foreuses, tronçonneuses, faucheuses géantes, lance-flammes, catapulte, plomb fondu… Oui, c’est la bougrinette, c’est la mort promise qui arrive… Les shadoks sont saucissonnés, empalés, grillés, leurs maisons, leur batteries de cuisine, leurs êtres chers, anéantis, la planète pas encore tout à fait mais ça va pas tarder. Autant vous le dire tout de suite, c’est le commencement de la fin. Big Blank lui-même n’y peut plus rien. Alors il ramasse ses cliques et ses claques et récupère Big Click et Big Clock et range tout dans son armoire. Il les ressortira peut-être quand il en aura besoin et puis il tire le rideau, voilà, maintenant, c’est la fin, mais avant de nous quitter… Oh mais dites ! C’est bien la 3ème ou 4ème fin de shadok que vous nous servez là ! Celle-là, elle est trop triste. D’ailleurs je vois là sur mon audimètre que les téléspectateurs veulent pas de ça. Bon, bon, bon, on a autre chose. Mais alors là, sortez vos mouchoirs. Encore une fois, les shadoks avaient tout fait rater. Alors, voyant que la fin était arrivée, le marin shadok embarque avec ses matelots, sans oublier le pauvre petit mutant raté qu’il avait sauvé. Ça avait encore des écailles de poisson sur le dos, ça n’avait plus de nageoires mais ça nageait et ça répondait au joli nom de Bébère. Et voilà le marin reparti sur son île déserte. Heureusement, c’était une île déserte sous-marine ou Bébère pourrait vivre en liberté. Les matelots lui avait arrangé un petit jardin avec des pommiers de mer pour qu’il ait de quoi manger et apprivoiser une anguille mammifère qui lui donnait son lait. Le marin voyait bien que Bébère aurait peut-être du mal à vivre comme ça, tout seul et que peut-être, il s’ennuierait… mais il avait confiance.

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Saison 3 : 1972

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52 Chapitre
Saison 2 : 1970

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52 Chapitre
Saison 1 : 1968

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52 Chapitre
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