Au IIIe siècle après J.-C., Rome tente de préserver ses conquêtes en se reposant sur une légion toujours plus importante mais aussi de plus en plus coûteuse. La fouille du site de Vindolanda en Grande Bretagne apporte des éléments de réponse sur l'organisation des garnisons et le vie quotidienne des légionnaires. Ces militaires s'engageaient à faire 25 ans de service, et n'avaient pas le droit de se marier. Durant toute sa vie, le légionnaire répète des manoeuvres précises acquérant ainsi des automatismes qui font de la légion le corps d'armée le plus efficace et discipliné de l'Antiquité.

Timgad, située sur les pentes du massif des Aurès, en Algérie, fut créée «ex nihilo» sur ordre de l'empereur Trajan, au Ier siècle de notre ère. Cette cité, au plan orthogonal parfaitement régulier, était destinée à accueillir les vétérans de l'armée romaine. Elle montre comment Rome utilisait le service militaire pour intégrer les populations des territoires qu'elle dominait. Timgad date d'une époque où l'Empire romain avait étendu son influence sur une surface gigantesque, et où les villes et les routes servaient d'instruments de contrôle autant que de témoignages matériels de la puissance de Rome.

En 79 après J-C. l'éruption du Vésuve a enfermé Pompéi dans un linceul de terre. La ville, ainsi conservée, révèle aujourd'hui de précieux éléments qui renseignent sur le mode de vie romain. Les dernières fouilles confirment la magnificence de la civilisation romaine, mais surtout elles mettent à jour les premiers signes de la décadence de l'Empire. Les écrits, mosaïques et les fresques retrouvées témoignent de l'appauvrissement général de la société romaine. L'écart entre les classes sociales se creuse. Endetté par les dépenses militaires croissantes, le cœur même de l'Empire connaît une inflation sans précédent, annonçant sa fin inexorable.