Dès l'enfance, les normes sociales, culturelles et religieuses apprennent en Occident à SE vêtir et à considérer la nudité comme honteuse. Certaines personnes luttent pourtant contre ce tabou. Apparu en Europe au XIXe siècle, le naturisme, comme son nom l'indique, est né de la volonté de se sentir plus proche de la nature. S'il a connu son heure de gloire en Allemagne de l'Est, il se pratique aujourd'hui de moins en moins sur les plages de la Baltique. La France est quant à elle devenue la première destination naturiste au monde, accueillant chaque année deux millions et demi d'adeptes. À l'ère de la "body positivity", de plus en plus de jeunes s'y convertissent, convaincus qu'il permet de développer un rapport sain à sa propre apparence et de représenter les corps dans toute leur diversité.

Bien loin de se cantonner à la sphère privée, la nudité représente un outil politique puissant. Pendant la deuxième vague du mouvement féministe, le refus de porter un soutien-gorge tenait lieu de revendication sociale. Aujourd'hui, les Femen écrivent leurs slogans protestataires à même leur corps, et se dénudent pour être mieux vues et entendues. Mais si la nudité est souvent synonyme d'émancipation, elle peut parfois servir, à l'inverse, d'instrument d'oppression. Utilisée pour glorifier l'aryanisation à l'époque nazie ou pour animaliser les personnes exhibées dans les zoos humains à l'époque des colonies, elle a aussi souvent été synonyme d'asservissement au cours de l'histoire.