Au début du XXe siècle, seule la reproduction des plantes et des animaux est dans les programmes d'enseignement scolaire. La sexualité humaine, notamment celle des femmes, apparaît alors comme un tabou ultime. Lors de la Première Guerre mondiale, les cas d'infections sexuellement transmissibles explosent : pour la première fois, des campagnes d'information sur le préservatif sont organisées. Parallèlement, les nombreux décès provoqués par les avortements clandestins incitent enfin à instruire les femmes sur l'utilisation de la contraception. De nombreuses avancées gagnent ainsi peu à peu l'Europe, de l'Espagne conservatrice à la Suède pionnière.

Les années 1960 marquent un tournant dans l'histoire de l'éducation sexuelle : le concept de reproduction biologique laisse progressivement place aux notions de choix, de plaisir et de désir. Cette libération des mœurs, dont témoigne parfaitement le mythique film "Emmanuelle" de Just Jaeckin (1974), se trouve stoppée net par la pandémie de sida.