Les bombardements alliés pour libérer Royan ont transformé la perle de l'atlantique, la prospère station balnéaire du début du siècle, en un champ de ruine. Des milliers de civils et une ville rasée, par deux bombardements, dont ni l'intensité, ni les cibles visées n'étaient justifiées. Alors pourquoi Royan a-t-elle été complétement détruite et incendiée par des bombes au napalm ? Les royannais ont-ils été victimes d'erreurs ou de calculs stratégiques qui dépassent la seule libération de la ville ? Retour sur la série noire qui a atomisé Royan, et fait de la cité côtière un lieu d'expérimentation des armes chimiques américaines.

Début de l'été 1942, la machine de guerre américaine se déploie en Grande-Bretagne. Les Etats-Unis veulent tester leur super bombardier B-17 et effectuent le premier bombardement de jour de la Seconde Guerre Mondiale. Ils choisissent Sotteville, le noeud ferroviaire de Rouen, pour frapper la logistique militaire de l'ennemi. L'opération est réussie mais la ville est dévastée. Les morts civils se comptent par dizaines et les blessés par centaines. Les habitants de Rouen n'ont jamais pardonné. L'US Air Force ne s'est jamais excusée.

Du 2 au 12 septembre 1944, un déluge de bombes s'est abattu sur le Havre, détruisant 80% de la ville et provoquant la mort de milliers de Havrais. Le 5 septembre, la Royal Air Force britannique déverse des tonnes de bombes explosives et incendiaires sur le sud-ouest de la ville pour obliger la garnison allemande à la reddition. Les attaques qui s'en suivent préparent l'assaut terrestre, ce qui entraînera la mort de près de 10 000 civils Havrais. Son bombardement est le plus meurtrier et le plus destructeur qu'ait connu la France mais aussi le plus inexplicable car les troupes allemandes n'ont guère été visées par les bombes, et la forteresse dans laquelle elles s'étaient retranchées a été finalement vaincue par une conquête terrestre. Pourquoi les « Alliés » ont-ils rasé la ville alors qu'ils étaient venus la libérer ?