L'Égypte est un don du Nil. Cette citation célèbre d'Hérodote, qui parcourut ce pays vers 650 avant notre ère, est encore d'actualité. Le visiteur aujourd'hui fait toujours le même constat : le Nil est un serpent vert au milieu du désert. Depuis Rosette, où il se jette dans la Méditerranée, jusqu'à Abu Simbel, où il quitte le territoire égyptien pour entamer son parcours soudanais, les berges du grand fleuve sont recouvertes d'une épaisse couche de limon déposée par la crue depuis des millénaires. De nos jours, la majorité des Égyptiens vivent sur ses rives. Comme à l'époque des pharaons, ils pêchent, ils canalisent l'eau du fleuve pour irriguer leurs champs et ils labourent avec un araire tiré par des boeufs.

Le culte de la mort occupe une place prépondérante dans l'Égypte ancienne. Nécropoles, pyramides, momies et sarcophages, les Ÿ des découvertes archéologiques sur le sol égyptien ont un rapport direct avec les rites funéraires. Les anciens Égyptiens aimaient tellement la vie qu'ils espéraient pouvoir en bénéficier même après leur mort. Ils se faisaient momifier, pour avoir un corps éternel. Leurs sépultures étaient conçues comme des maisons d'habitations, aux murs peints des couleurs de la vie. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi passer devant Osiris, le Dieu des morts, qui décidait après avoir jugé les actes du défunt d'accorder ou non la vie éternelle. Cette vieille idée, de jugement après la mort, n'a pas disparu. Chrétiens et musulmans égyptiens espèrent être comptés au nombre des élus, lors du jugement dernier.

L'Egypte ancienne a donné au monde les monuments les plus extraordinaires de toute l'humanité. Son histoire longue de 3500 ans s'arrête brutalement avec le triomphe du christianisme au 4ème siècle. Mais cette civilisation extraordinaire n'a pas disparu pour autant. Lorsqu'au 19ème siècle, Jean-François Champollion perce le secret des hiéroglyphes, l'écriture des anciens égyptiens, le monde comprend ce qu'il doit aux anciens égyptiens... L'architecture, les nécropoles, la construction navale et la langue copte des chrétiens égyptiens plongent leurs racines dans cette histoire millénaire. L'Egypte contemporaine est bien la fille de l'Egypte antique.

En sillonnant la terre des Pharaons vers 450 avant notre ère, Hérodote proclame que l'Egypte est un don du Nil. Comme tout visiteur d'hier et d'aujourd'hui, il est frappé par le contraste entre la luxuriance des rives du grand fleuve et l'aridité du désert qui les entoure. Ces étendues inhospitalières recouvrent 96% du pays et seul 1% de la population y vit. Le désert est aussi la porte d'entrée de nombreux envahisseurs étrangers et le domaine des nomades dont la sédentaire Egypte se méfie. Malgré la présence militaire, les égyptiens du Nil n'ont jamais réellement réussi à contrôler ce territoire aride : il reste aujourd'hui le lieu de tous les dangers et de la rébellion.