Saint-Pétersbourg, 1849. Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, arrêté pour avoir fréquenté le cercle Petrachevski aux positions révolutionnaires et anti-tsaristes, subit un simulacre d’exécution avant de voir sa condamnation commuée par le tsar en quatre années de bagne en Sibérie. Cette peine le transformera profondément : sa vie au milieu des forçats instille chez lui une véritable empathie pour le peuple russe et marquera son œuvre d’une empreinte durable. Libéré en 1854, il se lie d’amitié avec le procureur Vrangel, fervent admirateur de ses écrits, avant de tomber éperdument amoureux de Maria Dmitrievna Issaïeva. Bien qu’elle soit mariée à un homme alcoolique et criblé de dettes, et elle-même tuberculeuse, Dostoïevski n’entend pas renoncer à cette passion.

Grâce à l’aide de Vrangel, Dostoïevski devient officier. Il veut à tout prix épouser Maria Dmitrievna, devenue veuve. Celle-ci finit par accepter sa demande, davantage par intérêt que par amour. Le couple quitte Semipalatinsk et s’installe à Saint-Pétersbourg. Mais Maria Dmitrievna, rongée par la maladie et la jalousie, ne cesse de faire des scènes à son mari qui, de son côté, fonde une revue critique avec son frère Mikhaïl et commence la rédaction des Carnets de la maison des morts. Bientôt, Dostoïevski trouve une nouvelle muse en la personne de la comédienne Alexandra Ivanovna Schubert, l’épouse de son ami médecin Janovski.

Alexandra Ivanovna part à Moscou pour faire carrière. Par loyauté envers sa femme malade et son ami Janovski, Dostoïevski renonce à la suivre. Mais il fait bientôt la connaissance d’une jeune étudiante révolutionnaire, Apollinaria Suslova, qui devient sa maîtresse. Elle finit par lui poser un ultimatum puis le quitte pour aller à Paris. Peu après, Fiodor a un autre souci : le tsar vient de faire interdire sa revue. Au même moment, Maria Dmitrievna lui annonce qu’elle part s’installer un temps chez sa tante. Il décide de rejoindre Appollinaria à Paris.

Enfin arrivé à Paris, Dostoïevski constate que son Apollinaria chérie est tombée entretemps amoureuse d’un autre. Mais l’élu en question n’en ayant cure, l’étudiante passionnée revient vers Fédor. De retour en Russie, il rencontre Tourgueniev dont il espère la collaboration pour une nouvelle revue. Après des débuts prometteurs, il s’avère que les deux écrivains ont des opinions trop divergentes sur nombre de points. La liaison avec Appollinaria étant de plus en plus houleuse, le couple finit par se séparer. Dostoïevski se remet à voyager et surtout à perdre beaucoup d’argent sur les tables de jeu. Contraint de regagner Saint-Pétersbourg, il trouve sa femme Marie Dmitrievna à l’agonie. Assailli de remords, confronté à l‘échec de sa nouvelle publication, commence alors pour lui l’une des périodes les plus noires de sa vie.

Après les morts de sa maîtresse, de sa femme et de son frère, Dostoïevski est désespéré et de surcroît financièrement aux abois. Son éditeur Stellovski le met au défi d’écrire en un mois un roman pour lequel il avait payé un an auparavant. Dans l’intervalle, la vie sentimentale de Dostoïevski n’a pas été de tout repos. Une de ses admiratrices Anna Krukovskaïa, qui veut être écrivain, est venue de sa lointaine province lui rendre visite. Issue d’une famille aisée, elle est accompagnée de sa mère et Sonia, sa jeune sœur de 14 ans. L‘imbroglio amoureux entre Fiodor et les trois femmes atteint un paroxysme, jusqu’à ce qu’elles finissent par regagner leurs terres.

Grâce à la sténographe Anna Snitkina, Dostoïevski réussit à respecter la date de remise imposée par son éditeur Stellovski. Ce dernier tente certes de lui tendre un piège à la dernière minute. Mais grâce à une ruse de son ami Strachov, Fiodor réussit à se tirer d’affaire. Il épouse ensuite Anna et fuit en Europe occidentale pour échapper aux créanciers. Il découvre les joies de la vie en famille, mais ne peut toujours pas résister à l’attrait fatal du jeu.

Peu après la mort de son premier enfant, Dostoïevski devient père pour la seconde fois. Il a entre-temps terminé son roman L’Idiot, mais n’a pas assez d’argent pour expédier le manuscrit ! Après avoir à nouveau perdu toutes ses économies au jeu, il décide, après avoir passé quatre ans à l’étranger, de rentrer à Saint-Pétersbourg. Il y séjournera jusqu’à sa mort.